La gnac selon Alix Duchet
Passée de la grisaille arrageoise à la douce chaleur niçoise à l’intersaison, Alix Duchet est le parfait symbole de la philosophie du club présidé par Laurence Laporte. Celle de faire confiance aux jeunes internationales françaises et de les accompagner vers le très haut niveau. La venue de la meneuse était désiréedepuislongtempspar Rachid Méziane. «Cela fait au moins 5 ans que je la suis, à l’époque, j’étais directeur du centre de formation de Challesles-Eaux, confie le coach du Cavigal Nice Basket 06, elle a un gros talent, et une bonne vision du jeu.».
Apprentissage express
Pensionnaire du Centre Fédéral de l’Insep pendant trois ans comme tous les grands espoirs du basket français, Alix Duchet a fait ses gammes en Nationale 1, puis en LF2 en 2015, année au cours de laquelle elle a terminé vice-championne d’Europe (et meilleure passeuse du tournoi) avec l’équipe de France U18. Elle confie: « C’était mémorable, ça restera gravé. Ça faisait plusieurs compétitions que ma génération ne dépassait pas les quarts. On commençait à être un peu frustrée». Ses performances l’amènent à être repérée par Arras, club de l’élite, qui n’hésite pas à faire de l’adolescente sa meneuse numéro1. S i la saison est difficile sur le plan collectif malgré « une belle aventure humaine », Alix Duchet, elle, ne déçoit pas pour sa première expérience en LFB et enchaîne les prestations plus qu’honorables (8,2 points, 3,2 rebonds et 3,5 passes décisives en 18 rencontres). Ce qui n’empêche pas le club de finir avant-dernier et d’être relégué en deuxième division. «C’était très frustrant, raconte la joueuse, je crois que sur la saison, on ne gagne que 4 matchs. Mentalement, ça a été très difficile et quand le mental ne suit pas, le physique a du mal à suivre aussi.» L’autre coup dur intervient à quelques journées de la fin du championnat.
Coups d’arrêt en série
Des douleurs récalcitrantes à un ménisque l’obligent à se faire opérer. Trois ans seulement après une rupture des ligaments croisés du genou droit. «C’était dur d’enchaîner deux blessures longues comme celles-là, mais je n’avais qu’un objectif en tête, celui de revenir.». Quelques jours avant de passer sur la table d’opération, comme une éclaircie dans le cielpas-de-calaisien,larécompense tombe. Alix Duchet est élue MVP espoir de la saison 2015-2016, «un gros coup de boost qui donne la volonté de repartir encore plus fort». Pierre Vacher, président du Roannais Basket Féminin, qui la connaît depuis l’enfance confirme : « Alix, c’est quelqu’un qui ne lâche jamais rien. J’ai énormément de respect pour elle. Quand elle dit qu’elle veut quelque chose, elle met ce qu’il faut derrière pour atteindre son objectif. Je la vois dans deuxtrois en équipe de France, si son corps la laisse en paix. Avec Rachid, elle va gagner en expérience.» Il en faudrait de toute façon plus pour décourager Duchet, reconnue pour sa maturité et son mental d’acier. Elle qui a « grandi dans les salles», notamment celle du club de la ville, la Chorale Roanne Basket, puis «admiré les exploits des Bleu(e)s» avoue à demi-mot qu’elle rêve de porter un jour le maillot de l’équipe de France A, mais a conscience que le chemin sera long. «Rien n’est jamais acquis. J’ai pu vite m’en rendre compte avec les blessures. Je prends étape par étape. Je verrais bien où ça me mène». Cela passera par une belle saison du côté du Cavigal.
Uneannéepourgrandir
À Nice, «club familial», Alix Duchet semble dans les conditions idéales pour continuer sa progression et reprendre du plaisir sur les terrains de LFB. Avec une Camille Aubert, incertaine samedi pour le match contre Mondeville, la jeune joueuse aura encore l’opportunité de monter en puissance et d’accumuler du temps de jeu après un premier match encourageant contre Angers, malgré la défaite, lors de l’ouverture du championnat. Elle pourra compter sur le soutiendecoéquipièresd’expérience comme Laetitia Kamba ou Romy Bär pour passeruncapdanssajeuneet prometteuse carrière. Et surtout «gagnerdesmatchsparce que ça commence à faire très, très longtemps (rires)»