« Une destination mythique »
Alors que les concurrents font route vers la Baie des Anges, Marc Fontan, le créateur de la « Grande Boucle » motocycliste, présente l’inédite apothéose niçoise de cette édition 2016
Autrefois, il mettait la poignée dans le coin sur les plus grands circuits de la planète moto. Avec bonheur, comme en témoigne son tableau de chasse orné notamment d’un titre de champion du monde d’endurance et d’une victoire aux Heures du Mans. Aujourd’hui, à bientôt soixante ans - un cap qu’il franchira le octobre -, Marc Fontan pilote une autre machine : le Moto Tour. Comprenez le numéro des rallyes routiers que le Varois a créé en en s’inspirant du fameux Tour de France Moto des seventies. Repartie sur les routes le week-end dernier depuis sa chère ville de Toulon, la « Grande Boucle » motocycliste qu’il codirige avec l’ami Sam Thomas vient de mettre le cap au sud après avoir roulé des mécaniques jusqu’en Dordogne (Boulazac) et Haute-Loire (Le Puy-en-Velay). Direction Nice! Une apothéose azuréenne inédite entamée ce soir dont le programme prévoit une visite plein gaz à sa Majesté Turini. Suivez le guide!
Marc, comment l’idée de cette arrivée à Nice a-t-elle germé ? L’étincelle s’est produite au circuit Paul-Ricard, dans le paddock du Bol d’Or . En discutant du retour du Moto Tour avec Jean-Paul Boinet, un ancien coéquipier de Christian Estrosi, notamment pilote du team de la Madonette, à l’époque, celui-ci nous lance : « Si vous démarrez de Toulon, pourquoi ne pas le conclure à Nice ? Je suis sûr que cette perspective plairait à Christian. » Comme ce dernier devait venir sur place le lendemain, nous lui avons soumis tout de suite le projet.
C’était une course gagnée d’avance, non ? Ayant lui-même disputé le Tour de France moto, l’ancêtre de notre épreuve, Christian Estrosi pouvait difficilement rester insensible à cette proposition, en effet. Sans surprise, au terme de la
rencontre en mairie où nous lui avons exposé les grandes lignes du comeback, les portes se sont ouvertes. Je sais qu’il apprécie, entre autres, le nouveau concept de la course associant vitesse, navigation et régularité.
Avez-vous ressenti un « effet Nice » auprès des concurrents et des partenaires ? Absolument. Impossible de dire le contraire, car il s’agit d’une destination mythique. Pour la première fois de son histoire, le Moto Tour part et arrive les pieds dans l’eau. Sous le soleil. De quoi décider pas mal de pilotes sudistes à tenter l’aventure. Ceux qui en étaient déjà lors de notre seul passage dans le , il y a une dizaine d’années, lorsque le Moto Tour avait fait étape à Valberg, voulaient tous revenir.
Le col de Turini ? A Toulon, il y a le Faron. Ici, Marc Fontan (à gauche, en compagnie de Sam Thomas, président d’Option Sports Evénements) : « Pour la première fois, le Moto Tour part et arrive les pieds dans l’eau. »
c’est le Turini. Monument incontournable ! A partir du moment où la dernière étape se déroule dans le haut pays niçois, il faut y passer, évidemment ! Pour une telle renaissance, nous souhaitions en toute logique que cette montagne sacrée des rallyes figure sur la carte. Parcourue à deux reprises, la spéciale sera une course de côte longue de kilomètres, avec départ en amont de La BollèneVésubie. Les spectateurs peuvent aussi choisir de se rendre sur l’autre ES, une très belle route reliant Valberg à Péone. Au passage, je tiens à remercier le Comité départemental motocycliste des AlpesMaritimes qui nous prête main forte, avec ses commissaires et sa connaissance du terrain, pour le bon déroulement d’une ultime étape très attendue.
Du côté du Jardin AlbertIer, que proposera le village du Moto Tour aux mordus de deux roues ? Outre la remise des prix fixée samedi soir, il y aura une exposition, où toutes les grandes marques seront réprésentées. Yamaha
Motor France, par exemple, présente sa gamme MT, du MT au MT . Des machines disponibles pour un essai, avec Julien Toniutti et Barbara Collet. Jusqu’à dimanche, le menu des réjouissances comprend aussi des démonstrations de trial urbain assez spectaculaires. Au final, pas mal de choses à voir, même si l’espace est moins grand que prévu. A un moment, avez-vous songé à annuler purement et simplement l’épreuve ? Oui. Cet été, durant deux ou trois semaines, après le drame du juillet, tout a été remis en cause. En voyant les événements culturels et sportifs tomber à l’eau successivement, nous nous sommes posés la question. En fait, il n’y avait pas trente-six solutions. Soit on baissait les bras, soit on se retroussait les manches...
Et alors ? Notre chance, à Nice
comme à Toulon, c’est d’avoir collaboré avec des équipes municipales qui se sont démenées pour le maintien du Moto Tour. Une fois celui-ci validé, à la fin du mois d’août, il a fallu changer les plans dans l’urgence, conformément au nouveau cahier des charges. D’abord déménager le village de la Promenade des Anglais au Jardin Albert-Ier, sur une surface considérablement réduite ( m, ndlr) par rapport au schéma initial. Et puis revoir de A à Z le dispositif de sécurité. Accroître les moyens humains et matériels.
Le surcoût ne s’est pas avéré rédhibitoire ? Rien que pour les deux jours dans les AlpesMaritimes, le budget a augmenté d’environ %. Donc, globalement, c’est rédhibitoire pour l’équilibre de l’exercice. Cette treizième édition, la société Option Sports Evénements l’organise à perte. On le sait. Aujourd’hui, elle a lieu parce que Sam (Thomas) et les actionnaires ont remis de l’argent dans l’enveloppe. Certains
partenaires ont aussi joué le jeu. Comme la ville de Nice, qui a modifié sa subvention en conséquence.
Et maintenant, quid du Moto Tour ? Vous y pensez ? Bien sûr qu’on y réfléchit ! D’autant plus qu’il y a déjà des villes candidates pour accueillir le départ, une étape ou l’arrivée. Bon, nous, en général, on est plutôt fidèles. Des communes telles que Toulon, Reims ou Val de Reuil peuvent témoigner. Voyons d’abord comment va se passer ce week-end. Faisons le bilan. Organiser une deuxième arrivée d’affilée à Nice, pourquoi pas ? L’avenir le dira.
Après le drame du juillet, tout a été revu deAàZ”