Monaco-Matin

Le sexe optionnel

- Le billet de Philippe Bouvard

Longtemps avant que le jean unisexe parachève la confusion, ma pauvre mère m’avait élevé comme une fille. Ce n’est qu’à la naissance de deux petites soeurs que j’ai pu m’habiller en garçon. Or, en dépit de la théorie du genre, je me battais à la récréation et j’ai fait quelques années plus tard un militaire très convenable. C’est dire si l’empoignade entre le pape François et la ministre chargée de concilier école privée et laïcité, me passe au-dessus de la tête car je ne me suis jamais senti de féminin qu’une chevelure bouclée sans l’aide d’aucun coiffeur. Sauf à considérer avec quelques siècles de retard le Chevalier d’Eon comme un modèle de normalité et à démontrer que le travestiss­ement peut avoir autant d’effet qu’une opération chirurgica­le. Si, à la question de savoir dans quelle mesure on naît garçon ou fille, on répond qu’on devient ce qu’on a envie d’être, il importe de donner des consignes aux bureaux d’état civil afin que chaque bébé soit crédité d’un sexe provisoire­ment indéfini. Mais à quel âge pourra-t-on choisir ? Devant quelle autorité ? Et après quel examen anatomico-psychique ? Sans doute la meilleure solution résiderait-elle dans le choix d’un sexe alterné comme le stationnem­ent dans certaines rues. Ce serait un peu compliqué dans les familles. Les enfants auraient tantôt deux papas tantôt deux mamans.

Théoriquem­ent, bien sûr.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco