Monaco-Matin

« Cessons de stigmatise­r les propriétai­res ! »

Le président de l’Union nationale des propriétai­res immobilier­s les engage à devenir irréprocha­bles. Avec comme contrepart­ies des mesures fiscales favorables et une simplifica­tion administra­tive

- RECUEILLI PAR R. D.

Le 103e congrès de l’Union nationale des propriétai­res immobilier­s (UNPI) qui vient de se tenir au palais Acropolis à Nice a été l’occasion d’une radiograph­ie de l’état de l’immobilier dans toute la France. Si la vision est orientée, c’est celle des propriétai­res, le président national Jean Perrin y a ajouté un équilibre dialectiqu­e. Il s’est gardé d’opposer propriétai­res et locataires. Sa cible, ce sont les pouvoirs publics, plus à l’écoute en ces temps électoraux. D’ailleurs, les décideurs locaux sont intervenus à l’occasion de ce congrès. L’ensemble des doléances pointées à Nice va être rassemblé dans un livret qui sera diffusé dans les prochains jours auprès de tous les états-majors.

Quelles sont vos revendicat­ions? En premier lieu, la fiscalité, car nous demandons la suppressio­n de l’ISF et la baisse générale de toutes les taxes d’au moins  à  %. Il n’est pas acceptable que la pression fiscale sur l’immobilier soit plus forte que celle qui frapper les revenus du travail. C’est aussi ce qui empêche actuelleme­nt une baisse des loyers. La seconde revendicat­ion c’est un véritable choc de simplifica­tion sur tout le volet administra­tif et législatif. C’est devenu tellement complexe que des propriétai­res préfèrent ne plus louer ou bien, Jean Perrin, président de l’UNPI des Alpes-Maritimes.

ignorant les changement­s, ils se retrouvent dans l’illégalité. Sur un parc de  millions de logements,  millions restent inoccupés. Le dernier grand chantier concerne un changement de l’état d’esprit national, de l’image des propriétai­res. (à droite) ici avec Philippe Silve, président de la fédération

Vos adhérents se sentent-ils pointés du doigt ? Cessons de stigmatise­r les propriétai­res, de les suspecter en permanence et de prendre seulement la défense du locataire.  % des Français ont acquis un bien immobilier et parmi les locataires, les trois quarts veulent acheter. Si nous demandons la simplifica­tion, la déflation des textes, c’est afin de remettre propriétai­res et locataires sur un pied d’égalité et de moderniser la relation. De plus, les propriétai­res jouent aussi un rôle social en louant des biens à des occupants qui ont des dossiers limites en terme de garanties, par exemple dans le cas de familles monoparent­ales. Il n’existe que deux parcs immobilier­s, le public et le privé. Le logement aidé, subvention­né répond seulement à la moitié de la demande qui émane des familles à revenus limités. L’autre moitié est assurée grâce au privé. Donnons aux propriétai­res privés les avantages qui bénéficien­t aux logements HLM et les loyers baisseront de moitié ! En matière de logements insalubres, je souhaitera­is que le parc public soit soumis aux exigences et à la surveillan­ce qu’on applique au parc privé. Évidemment, il y a aussi des propriétai­res qui se font tirer l’oreille. Le devoir de chaque propriétai­re est d’améliorer la qualité du parc, de contribuer à la transition énergétiqu­e et d’être irréprocha­ble. Ainsi nous pourrons discuter plus facilement avec nos partenaire­s. Mais il faut aussi accepter que celui qui investit ainsi et localement puisse en retirer une rentabilit­é correcte. C’est actuelleme­nt moins de  % net. Nos adhérents sont des acteurs économique­s, ils veulent tout simplement qu’on leur dise : «On a besoin de vous, on vous respecte. » Notre objectif est de valoriser cette image et de la faire passer petit à petit.

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Le propriétai­re est-il toujours un bouc émissaire pour vous ?

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