Monaco-Matin

Au Zénith, Sarkozy fustige «l’élite»

Lors de son meeting hier à Paris, l’ex-président de la République s’est posé en défenseur d’une «majorité silencieus­e» de «déclassés»

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Alors qu’il est, à six semaines du premier tour de la primaire de la droite, en difficulté dans les sondages, Nicolas Sarkozy a franchi hier une étape importante de sa campagne, avec son meeting au Zénith de Paris, devant plus de 6000 personnes, selon les organisate­urs. Dans ce qui se voulait une démonstrat­ion de force pour tenter de reprendre la main, l’ancien président de la République s’est posé en défenseur des déclassés contre les «élites», lors d’un discours faisant écho à 2012 et tourné vers cette «majorité silencieus­e», victime de «déclasseme­nt» et dont il se veut «le porte-parole».

« La résurrecti­on du peuple français »

«C’était un discours important, un discours que j’ai travaillé» ,a confié l’ex-président de la République à des journalist­es après son interventi­on. «Il y a un décalage énorme» entre les Français, «ça s’est beaucoup accentué depuis 2012. Je m’en rends encore plus compte aujourd’hui, car je tourne beaucoup» dans le pays, a-t-il ajouté. Disant chercher «la résurrecti­on du peuple français», Nicolas Sarkozy a dénoncé avec une anaphore le « déclasseme­nt»: «Un pays qui s’enfonce dans le chômage de masse», qui «s’efface de la scène internatio­nale», « ces millions de Français qui imaginent que leurs enfants vivront moins bien qu’eux», «l’école de la République qui était hier le coeur de la promotion sociale et qui est devenue l’une des plus inégalitai­res d’Europe », « cette classe moyenne qui s’est mise à compter ses fins de mois parce qu’elle est la première victime du choc fiscal sans précédent organisé par François Hollande»… Face à cette France «exposée aux maux si profonds», l’ancien chef de l’État et ancien président du parti Les Républicai­ns a dénoncé «une élite pour qui tout va bien, cette élite si puissante dans la sphère administra­tive et médiatique, et si minoritair­e dans le pays», «guère présente dans le métro, les trains de banlieue, les collèges de ZEP…»

Il tacle Juppé sans le nommer

Il a replacé un mot vivement critiqué en 2005 lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, celui de «racaille» des quartiers, et n’a pas non plus hésité à revenir sur sa formule controvers­ée «nos ancêtres les Gaulois»: «A ceux qui n’ont pas compris, je dois donc faire une session de rattrapage», a-t-il ironisé, réaffirman­t que «toute personne qui veut entrer dans la communauté nationale doit accepter et faire sien notre récit national, nos moeurs, nos valeurs, notre mode de vie». «C’est cela le combat de l’assimilati­on», a-t-il clamé, façon encore une fois, sans le nommer, de marquer sa différence avec Alain Juppé, partisan de «l’intégratio­n». «Je veux être le président d’une alternance claire, pas d’une coalition de la gauche et de la droite», a-t-il également attaqué, alors qu’il reproche aux juppéistes de vouloir faire voter la gauche à la primaire. Avant lui, s’étaient exprimés Laurent Wauquiez, président par intérim du parti LR, pour qui Nicolas Sarkozy «ose dire tout haut ce que par lâcheté toute une partie de la classe politique renonce à dire», puis François Baroin, potentiel futur Premier ministre, «fier d’avoir été le ministre» de Nicolas Sarkozy: dans son bilan de président, «ilyadubone­tdumoins bon, mais je n’ai aucune raison de renier ce que nous avons fait».

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(Photo AFP) De nombreux ténors des Républicai­ns étaient présents pour cette grand-messe.
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(Photo IP) Plus de six mille personnes étaient présentes, selon les organisate­urs.
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