Trump aux abois avant le deuxième débat
Le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, abordait hier en très mauvaise posture un débat télévisé pourtant crucial contre sa rivale démocrate Hillary Clinton, au terme d’un week-end catastrophique pour lui. La nuit dernière (3 heures du matin en France, 21 heures là-bas) à l’université Washington de St. Louis, dans le Missouri, le milliardaire et l’ancienne secrétaire d’Etat devaient se retrouver face à deux modérateurs et un panel d’électeurs indécis. Mais là où la démocrate devait tenter de convaincre davantage de sa stature présidentielle, le républicain risquait d’en être réduit à faire de la gestion de crise.
Recentrer les attaques sur Bill Clinton
La faute à la révélation, vendredi, de propos que le magnat de l’immobilier a tenus en 2005, tellement machistes et vulgaires qu’ils ont déclenché une tempête. Les médias ont aussi ressorti une interview de 2002 où il affirme quitter les femmes quand elles ne sont plus de la première jeunesse. Des déclarations qui risquent de lui aliénerencoredavantagel’électoratféminin, qu’il cherchait à reconquérir; et qui lui ont déjà fait perdre de nombreux soutiens ces dernières 48 heures, y compris parmi les ténors républicains. Le débat s’annonçait donc houleux. Quelle stratégie allait adopter le magnat républicain sur la défensive, pour remonter une pente d’autant plus raide qu’il se retrouve isolé et critiqué jusque dans son cercle rapproché? «Il a présenté des excuses complètes et il va probablement le refaire ce soir» ,a assuré hier Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York et farouche défenseur de Donald Trump. Le candidat républicain devrait doser humilité – en affirmant avoir changé – et attaques contre Hillary Clinton, en ciblant son mari Bill, coupable d’aventures extraconjugales. Samedi, il a retweeté un message de Juanita Broaddrick, une femme qui affirme, depuis 1999, avoir été violée en 1978 par Bill Clinton.
Robert De Niro se lâche
Il allait vraisemblablement répéter sa volonté inflexible de mener sa campagne jusqu’au bout, au nom de la fidélité à ses partisans. Et devra expliquer aussi comment il entend rassembler largement les Américains, alors que jusque dans son propre parti des élus lui demandent de jeter l’éponge ou ont annoncé qu’ils ne voteraient plus pour lui. Parmi ces derniers figurent John McCain et Mitt Romney, deux anciens candidats à la Maison Blanche; Arnold Schwarzenegger, ancien acteur et exgouverneur de Californie ; ou encore l’ancienne secrétaire d’Etat Condoleezza Rice. Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, s’est, lui, dit «écoeuré» par les propos du candidat républicain. Pro-démocrate, l’acteur Robert De Niro a lui confié, dans une longue tribune vidéo, vouloir «flanquer son poing dans la figure» de l’homme d’affaires, qu’il a qualifié de «porc» , d’ «escroc» , de «minable», d’«abruti» et de «honte pour le pays».