Moussa Sissoko, l’infatigable !
De bon soldat à fidèle lieutenant : meilleur Bleu lors de la finale de l’Euro, l’irréprochable Moussa Sissoko semble s’être imposé aux yeux de Didier Deschamps comme un titulaire en puissance en équipe de France. Il aurait pu être le héros français du juillet dernier, qui a finalement souri aux Portugais. De ce match à l’issue frustrante, beaucoup de choses ont été mises aux oubliettes, mais pas l’énorme performance de Sissoko. Infatigable combattant, il avait été omniprésent. Ses nombreuses percées plein axe et ses boulets de canon avaient fait se lever le Stade de France, mais n’avaient pourtant pas fait
mouche. « Je ne sais pas si c’est par rapport à la finale de l’Euro, mais le regard des gens a changé vis-à-vis de moi, a reconnu le milieu de terrain à tout faire des Bleus, samedi à Clairefontaine. C’est flatteur mais ce qui m’importe c’est le collectif. » Et le regard de son sélectionneur. Depuis quatre ans, celui de Didier Deschamps a toujours été bienveillant vis-à-vis de celui qui côtoie désormais au quotidien Hugo Lloris à Tottenham. Il a toujours apprécié Sissoko pour sa polyvalence et sa capacité à se hisser à la hauteur des attentes et des enjeux fixés. C’était déjà le cas au Mondial- où il avait crevé l’écran contre la Suisse (), avec un premier but international en prime, le seul à ce jour. Ce fut encore plus évident à l’Euro.
Un des coeurs du moteur
Avec sélections au compteur, l’ancien Toulousain fait désormais figure de cadre. Et alors que Deschamps cherche encore les bons mots et les bons choix pour que Paul Pogba réussisse enfin à donner la pleine mesure de son talent, Sissoko, lui, s’adapte sans peine à toutes les situations et ne déçoit quasiment jamais. « Il me demande d’apporter mes qualités de percussion et de jeu vers l’avant. A la perte de balle, il faut bien resserrer et aider au maximum Paul et Blaise (Matuidi) pour avoir un milieu bien solide», explique-t-il. « Vu que j’ai un profil différent, je peux aussi évoluer dans l’axe. J’ai ces repères, donc à trois on peut annihiler les contre-attaques. Mais j’ai aussi beaucoup de liberté », poursuit le joueur de ans. Derrière le gros impact physique très souvent mis par Sissoko, capable d’user et faire craquer n’importe quel milieu de terrain adverse, s’exprime un mental en acier d’où se puise une motivation sans faille à défendre le maillot bleu. « Que ce soit cinq minutes, une heure ou quatre-vingtdix minutes, je suis toujours fier et content de jouer » pour l’équipe de France, clamait-il à l’Euro. Et ça ne changera pas.