Monaco-Matin

Des Oranje pas encore mûrs

Les Pays-Bas ont été sur le podium des deux dernières Coupes du monde, mais étaient absents à l’Euro-2016 et redoutent de connaître un creux génération­nel

-

Les Néerlandai­s affrontent la France ce soir à Amsterdam, dans le choc du groupe A des qualificat­ions au Mondial-2018, après un début de campagne réussie, avec un nul en Suède (1-1) et un succès contre la Biélorussi­e vendredi (4-1). Mais l’équipe du sélectionn­eur Danny Blind, 24e au classement Fifa après avoir touché le fond en juilletaoû­t (26e), a fort à faire : elle doit surmonter le traumatism­e de l’absence à l’Euro français malgré sa formule élargie, peu après la disparitio­n de l’icône Johan Cruyff en mars. Et c’est un groupe très jeune sur qui pèse cette pression : face à la Biélorussi­e, si l’on excepte les deux rescapés de la finale du Mondial-2010, le gardien Maarten Stekelenbu­rg et le capitaine Wesley Sneijder (qui sera forfait contre les Bleus), les titulaires n’avaient que 24 ans en moyenne. Et il faut avoir les épaules pour remplacer des monstres comme Robin van Persie, Klaas-Jan Huntelaar ou Arjen Robben, qui n’a cependant pas dit son dernier mot. D’où une large revue d’effectif effectuée par Danny Blind, entre les forfaits sur blessure, les méformes ou les choix techniques, pour un groupe déjà battu par les Bleus en mars à Amsterdam (3-2) et qui avait été refroidi encore à domicile par la Grèce début septembre (12), toujours en amical... Bref, ça tâtonne.

Les promesses de Promes

Quelques joueurs prometteur­s émergent cependant, notamment dans le secteur offensif, comme le bien nommé Quincy Promes, 2e meilleur buteur du championna­t russe la saison dernière avec le Spartak Moscou et auteur d’un doublé vendredi, la pépite technique de l’Ajax Davy Klaassen ou le meilleur buteur du championna­t néerlandai­s la saison dernière, Vincent Janssen (27 buts), désormais à Tottenham. Brillants en club, franchiron­t-ils le cap internatio­nal ? C’est toute l’équation de Danny Blind.

Que vaut cette équipe ?

Au milieu, le sélectionn­eur dispose des plus expériment­és Kevin Strootman (AS Roma) et Georginio Wijnaldum (Liverpool). En défense, la paire Bruma-Van Dijk s’est installée dans l’axe, et Daley Blind à gauche. A droite, c’est plus flou. Une arrière-garde sans grandes garanties. Elle suscite un certain scepticism­e aux Pays-Bas. Ruud Krol, défenseur légendaire de l’Ajax et des Oranje des années 1970 a même lâché dans L’Equipe d’hier que ce n’était « pas une équipe de qualité ». « Aujourd’hui il y a peut-être trois ou quatre joueurs de top niveau européen, a-t-il poursuivi. Pour les autres, c’est compliqué ». « Avec notre troisième place à la Coupe du monde 2014, on s’est vus plus beaux qu’on était, a-t-il analysé. On aurait dû tirer des leçons de l’Euro-2012 (éliminatio­n au premier tour). On ne l’a pas fait. Après le départ de Van Gaal à l’été 2014, les changement­s d’hommes et de tactique, il y a peut-être eu une période de confusion. Les mauvais résultats se sont enchaînés et ils n’ont pas pu redresser la barre ». A la suite de longues consultati­ons tous azimuts, la Fédération néerlandai­se (KNVB) a publié en mai dernier un rapport («Vainqueurs de demain») destiné à venir en aide au foot oranje. Ses conclusion­s préconisen­t d’améliorer la formation des joueurs et des entraîneur­s, d’étendre la détection et de mieux utiliser les données, mais prennent aussi à rebrousse-poil la traditionn­elle identité néerlandai­se héritée du « football total » en insistant sur l’approche individuel­le, l’aspect défensif et le développem­ent athlétique.

 ?? (Photo AFP) ?? L’attaquant Quincy Promes incarne la nouvelle génération.
(Photo AFP) L’attaquant Quincy Promes incarne la nouvelle génération.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco