pistes pour révolutionner
Les Français ne veulent pas d’un match retour entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Ils sont environ quatre sur cinq à refuser l’idée que ce binôme soit encore en course en . Et pourtant, c’est bien ce duel qui se profile à l’horizon. Du moins aujourd’hui... Ajoutez à ce paradoxe que les deux hommes parient mutuellement sur la candidature de l’autre, espérant profiter du rejet de leur adversaire pour remporter la mise. Ainsi se déroule la présidentielle, en France, confisquée par deux primaires qui enferment les candidats dans un camp partisan, alors que l’élection majeure suppose de gouverner au nom du peuple. Sans parler d’Alain Juppé en tête des sondages, qui fut Premier ministre en... . Face à cette absence de renouvellement à la fois générationnel et idéologique, sur fond de consensus idéologique entre droite et gauche, certains scandent un « renouveau » qui se fait attendre. De Bruno Le Maire à Emmanuel Macron, quelques têtes déjà connues veulent faire imploser le « système ». Le premier dénonce l’ENA, le second cherche une majorité centrale, là où François Bayrou a déjà échoué. Et s’il fallait renverser la table pour faire aimer de nouveau la politique aux Français ? Sept mois avant l’élection présidentielle, nous explorons des pistes rarement envisagées, mais dont certaines existent pourtant à l’étranger : tirage au sort pour désigner les candidats aux élections, référendums locaux et nationaux sur des sujets majeurs, mandat impératif, vote obligatoire ou reconnaissance du vote blanc... En , le général de Gaulle était revenu au pouvoir en rédigeant une nouvelle constitution, en opposition au pouvoir déliquescent d’une IVe République qui n’avait pas su régler le conflit en Algérie. Aujourd’hui, De Gaulle n’est plus là. Et les politiques, qui sont les premiers concernés par cette recomposition, rechignent à changer. Et si le sursaut venait d’abord du bas? C’est-à-dire de nous tous...
Et si on votait plus souvent comme en Suisse ?
En , les Suisses ont voté pour le plafonnement de l’immigration à l’occasion d’un large référendum qui agita toute l’Europe. Les élites hurlèrent. Le peuple, lui, trancha. En France, aucune votation de ce type n’a eu lieu, si bien que les Français – pour qui l’immigration est un sujet central, réactivé notamment par la crise des migrants qui s’installent parfois dans nos régions, – n’ont jamais rien décidé. Depuis , les Suisses se sont exprimés près de fois par référendum (prix des loyers, adhésion à l’ONU ou naturalisation des immigrés, les sujets sont variés), contre seulement fois pour la France! Il y aurait donc de quoi s’inspirer face à une telle démocratie directe quand le traité européen, refusé par référendum en , fut imposé en via l’Assemblée nationale par le traité de Lisbonne. Aujourd’hui, il est déjà possible pour
Et si on virait les élus qui trahissent leurs promesses ?
Mercredi août , les sénateurs brésiliens ont décidé de destituer la présidente Dilma Rousseff par voix contre . C’est-à-dire plus que les deux tiers nécessaires... En avril, % des Brésiliens s’étaient prononcés pour son départ. Et si cette mesure voyait le jour en France ? Fidèle de Jean-Luc Mélenchon, candidat de la « France insoumise » pour l’élection présidentielle, Raquel Garrido propose ainsi la révocabilité des élus qui trahissent leurs promesses, c’est-àdire la possibilité de les renvoyer chez eux à la faveur d’une pétition ou d’un grand référendum « révocatoire » : « Les citoyens reprendront une partie de leur pouvoir ! », s’enflamme-t-elle. Au Venezuela ou aux ÉtatsUnis, ce type de procédure existe déjà. Pour les partisans de cette mesure, celle-ci obligerait à accorder une plus les citoyens de susciter une votation citoyenne sur un sujet d’intérêt public. Mais les règles sont très compliquées. Ainsi en , près de millions de personnes s’étaient tout de même prononcées sur la privatisation de La Poste... sans pouvoir l’empêcher.
Possibilité de réalisation: % Les présidents peuvent susciter un grand référendum. Mais c’est une question de volonté politique... grande importance au programme, au débat d’idées, à la confrontation idéologique. Menacés d’être chassés du pouvoir s’ils ne respectent pas leurs engagements, les politiques prendraient-ils des décisions en faveur de ceux qui les ont élus ? Possibilité de réalisation: % En France, c’est le vote qui sert de sanction pour les politiques. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les gouvernements changent lorsque la majorité perd des élections intermédiaires type municipales.