(enfin) la politique
Et si on mettait des amen- des à ceux qui ne vont pas voter ?
Depuis le début des années , pas moins de propositions relatives à l’instauration d’un vote obligatoire ont été déposées à l’Assemblée nationale. L’an dernier, un sondage affirmait que % des Français l’approuveraient. Une majorité qui passerait à % si cette réforme s’accompagnait de la reconnaissance du vote blanc... En Belgique, où le vote est obligatoire, l’amende peut monter jusqu’à... euros. Lorsque nous avons évoqué cette mesure sur le site de Nice-Matin, nous avons reçu énormément de réactions sur Facebook.
Possibilité de réalisation : % La gronde des électeurs serait certainement très forte si l’on imposait un vote obligatoire (et donc des amendes pour ceux qui s’abstiennent).
Et si on reconnaissait le vote blanc ?
C’est le combat de ce fleuriste parisien de ans, qui veut présenter sa candidature à l’Élysée en . Pour Stéphane Guyot, ancien agent immobilier, l’histoire débute en . « Je me suis rendu compte que je n’aimais ni Lionel Jospin, ni Jacques Chirac, et que les autres candidats n’arrivaient pas à me convaincre. J’étais dans une impasse. Tous ces gens étaient là depuis trop longtemps et avaient fait preuve d’incompétence. » Quinze ans vont passer avant qu’il ne s’engage vraiment. Le temps que les choses mûrissent. Et que la colère grandisse. , les élections régionales sont un camouflet pour les partis politiques. L’abstention bat des records ( , % au premier tour, % au second !). L’idée de créer un «Parti du vote blanc» fait son chemin. « Le vote blanc est d’abord un outil de contestation très puissant car il agit comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête Pour Gilles Finchelstein, patron de la fondation Jean-Jaurès (proche du PS) « le plus important pour le moment est de reconnaître les bulletins blancs et les bulletins nuls. Ensuite, punir ou non les gens c’est un problème secondaire, même sans sanction on verrait sûrement une chute de l’abstention. » « Ce qui pêche vraiment, c’est l’offre politique, qui n’est pas de qualité », estime de son côté le politologue Laurent Bouvet. des politiques », détaille-til. « En votant blanc, on dit: “Je n’aime pas ce que vous proposez, proposezmoi autre chose“. Le vote blanc est donc un vote utile pour dire son insatisfaction et mettre une pression sur les politiques afin qu’ils nous écoutent. » Jusqu’ici, très peu de pays ont légiféré sur vote blanc. La Suède les reconnaît pour les référendums. La Colombie, le Pérou ou le Costa Rica ont mis en place un vote blanc avec une barrière au-delà de laquelle le vote est annulé. Depuis , Stéphane Guyot et ses amis ont enquillé une première victoire symbolique. Le février, une loi promulguée vise à reconnaître le vote blanc aux élections. Déposée par des députés de l’UDI, elle prévoit que « les bulletins blancs sont décomptés séparément et annexés au procès-verbal ». Mais ceux-ci ne sont toujours pas pris en compte dans le résultat final...
Possibilité de réalisation : % On y est presque ! Face à l’abstention grandissante aux élections (près de , % aux européennes de !), les politiques sont obligés de réagir. Que ce vote blanc soit comptabilisé est une chose... qu’il compte comme un vote normal en est une autre.