Trois idées pour sauver le tourisme après l’attentat
Depuis ans, la France s’enorgueillit d’être la première destination touristique mondiale. La Côte d’Azur, elle, est la deuxième destination touristique française. Chez nous, l’économie du tourisme pèse lourd : plus de milliards d’euros de chiffre d’affaires. L’an dernier, la région avait accueilli millions de visiteurs (sur , millions en France). L’objectif national, fixé par le ministère des Affaires étrangères en – avant que le pays ne soit frappé par le terrorisme – était d’en accueillir millions sur l’ensemble du territoire en . Il est maintenu. Alors, en mars dernier, Jean-Marc Ayrault a présenté un plan à un million d’euros pour réparer l’image de la France et de sa capitale à l’étranger après le Bataclan. Et après l’horreur de l’attentat de Nice, nouveau choc, économique cette fois : les réservations baissent, la clientèle fortunée a déserté les palaces et les touristes étrangers boudent la Riviera. Le ministère annonce une rallonge de euros pour la Côte d’Azur. Unautremilliond’eurosestdébloquéparledépartement et la région. Les cellules de crise succèdent aux comités d’urgence, le ministre lâche finalement millions d’euros en septembre. De l’argent, beaucoup d’argent parce qu’une attaque terroriste coûte encore plus chère à un pays? En moyenne, entre , % et , % croissance, répond une étude de l’agence de notation Moody’s basée sur pays entre et . Sauf que les scénarios les plus pessimistes ne sont pas forcément transposables : après l’attentat du septembre, la fréquentation de New York qui avait fortement baissé, s’est relevée. En , la métropole américaine a même connu une année record. Parce que le marketing territorial de la Côte d’Azur dépasse la seule ville de Nice, l’impact en terme d’image devrait être mesuré, espèrent les professionnels du secteur. Ils ont tous des idées pour se battre.
Rassurer les touristes, surtout étrangers
Désormais, la bataille se joue sur Internet et ouvre le règne du « clientambassadeur ». David Lisnard, maire de Cannes et président du Comité régional de tourisme (CRT) de la Côte d’Azur, l’a répété à l’occasion de la Nuit de l’hôtellerie : « Nous devons faire de nos clients des alliés et des prescripteurs à travers le numérique. » Le lancement du hashtag #Cotedazurnow pour partager des « images positives » sur les réseaux sociaux illustre cette tendance, qui place aussi l’habitant au coeur de la promotion de son territoire. La semaine dernière, Emmanuel Marill, directeur France d’Airbnb, était à Nice. Début d’un tour de France des régions, avec pour objectif de « redorer le blason de la destination France ». Parce que la plateforme américaine de locations entre particuliers de courte durée est encore plus dépendante de la clientèle étrangère (celle-ci représente % des réservations sur le sol français). «Nos hôtes sont les meilleurs ambassadeurs de la France, assure le directeur d’Airbnb. Au lendemain de l’attentat de Nice, ce sont eux qui ont rassuré les touristes, qui ont dit que les terrasses étaient pleines, que la vie continuait. C’est beaucoup plus puissant que n’importe quelle campagne de publicité. »
Développer des formes de tourisme alternatif
Pourquoi la fréquentation touristique de la Tunisie ne s’est-elle pas relevée après attentats de Sousse et du Bardo qui l’ont frappée en ? Parce qu’elle n’a pas cherché à développer une autre forme de tourisme que celui de masse, forcément de plus « faible qualité », estiment certains chercheurs. Le tourisme vert est par exemple beaucoup moins sujet à une brutale désaffection, sa clientèle plus fidèle. Sur la Côte d’Azur, l’écotourisme se développe.
Rencontre des lamas au col de Turini, découverte d’une réserve de bisons à Thorenc, depuis quelques années, d’activités qui permettent de concilier tourisme et protection de l’environnement, voire même amélioration de la bio-diversité. « Notre région a une attractivité unique en France – si l’on excepte la Corse – avec ses mers et ses montagnes, ses espaces naturels. Ce tourisme vert pourrait être un renouvellement de l’offre sur la Côte d’Azur », estime Patrice Longour, directeur de la réserve des Monts d’Azur.