La stratégie de ces Niçoises pour réduire leurs déchets
Olga et Virginie ont décidé d’alléger leur poubelle. Elles ont créé un collectif citoyen « Zéro déchet Nice ». Le 22 octobre elles organisent une journée pour mobiliser, échanger bons plans et astuces
Nos poubelles débordent. Chaque Français génère 370 kg de déchets par an. Un poids qui a doublé en 40 ans. Or ces déchets sont massivement mis en décharge ou incinérés, moins d’un tiers est recyclé et composté. Un vrai problème environnemental et financier. À Nice, Olga Kroselj et Virginie Alluchon ont décidé d’unir leurs forces pour enrôler un maximum d’habitants dans la croisade du zéro déchet.
Composter
Sur la terrasse de sa maison, colline de l’Archet, Olga Kroselj soulève le couvercle de son lombricomposteur. « Pour diminuer ma poubelle, j’ai commencé par ça. » Elle sourit, avoue avoir un peu galéré pour le démarrer. « Maintenant ça marche super bien. Je mets les restes de repas, les épluchures, tout. » Son compagnon précise « sauf les agrumes ». Le résultat: « J’ai réduit mes déchets d’un tiers. » Elle utilise le compost au pied des plantes qui bordent sa terrasse.
Acheter en vrac
Virginie a eu le déclic en voyant les compotes en gourdes de ses enfants s’amonceler dans sa poubelle. « Après Noël, j’ai commencé à changer ma façon de consommer. » Elle achète des compotes dans des bocaux en verre. « Le pot, je le garde, et je le réutilise. C’est plus écolo, et plus économique. Les gourdes coûtent 5€/kg, en pot la compote me revient à 1,20 .» Elle détaille comment elle fait ses courses afin de réduire les emballages. Elle achète son fromage à la coupe, le râpe si besoin. Pour les fruits et légumes, elle a confectionné des poches en tissu de toutes les tailles. Son boucher de l’Araucaria à Nice-Ouest accepte volontiers ses « boîtes » pour la viande.
Cuisiner maison
Quant aux biscuits en barquettes et conditionnés dans du plastique, ils ont été remplacés par des cookies et des brioches. « Je cuisine davantage, ça demande du temps. mais combien d’heures passe-t-on devant la télé? » Chips, biscuits apéros ont disparu de ses étagères. Virginie a créé sa chaîne YouTube « myotheroneme » pour mobiliser les internautes.
Des économies
Dans sa salle de bains, fini les gels douches, et autres produits de beautés suremballés. Pour le corps, Olga utilise du savon de Marseille. « Ça dure longtemps et j’ai la peau beaucoup moins sèche qu’avant. » Les cotons tiges ont disparu. Elle les a remplacés par une fine tige en bois. « Je n’ai plus besoin de poubelle dans ma salle de bain ». Virginie non plus. Elle se démaquille avec des lingettes en tissus d’eucalyptus. Dans un grand drap elle a coupé des morceaux pour en faire des mouchoirs. « Quand ils sont sales, je les mets à la machine. C’est pas compliqué. » Elle a chiffré ces nouvelles habitudes: 20 % d’économies sur le budget courses. Olga et Virginie ont chacune troqué leur ancienne poubelle de 60 litres contre une de 20 litres. «Je pèse ce que je jette chaque semaine », explique Virginie. Verdict : 2 kg par mois. Et avant sa « croisade »? 400 kg par an. Elles ont créé un compte Twitter, Instagram, une page et un groupe Facebook, zerodechetnice. Elles battent le rappel pour la journée qu’elles organisent le samedi 22 octobre « Un rendez-vous pour échanger bons plans et astuces. Zéro Waste France sera là, mais aussi l’association Vence Initiative Environnement. » 1. De 10 h à 15 h, au forum Jorge-François au 9, rue Cronstadt à Nice.