Bresset, l’année sabbatique
La championne olympique de Londres 2012 Julie Bresset a annoncé hier après-midi, auprès de son équipe, un break des compétitions en 2017, afin de se consacrer à ses études
J’ai une annonce importante à vous faire…» On a immédiatement pris Julie Bresset au sérieux. La championne olympique de Londres 2012 ne s’est pas débinée. La conférence de la dame de coeur, 6e de la course élites du jour (lire en page suivante) ,aeulieuau sein de sa famille, le team BH-SR Suntour dirigé par Michel Hutsebaut. Elle était de taille. «Je viens simplement vous dire, tranquillement, que je vais faire une pause dans ma carrière…», a d’abord susurré la Briochine. Il faut dire que la plus jeune championne du monde du cross-country - et Chevalier de la Légion d’honneur - n’a pas été épargnée par les soucis de santé (clavicule, burnout et mononucléose) ces trois dernières saisons. Ce qui ne l’a pas empêché de courir le Roc d’Azur avec sérieux, en reconnaissance depuis jeudi. Entretien.
Julie, de quelle pause parlezvous? Je ne repartirai pas en compétition en , c’est décidé. Je voulais donc l’annoncer simplement avec mon team, après cette belle fin de saison ici. C’est aussi la fin avec BH-SR Suntour, j’ai un petit pincement au coeur. Je tenais surtout à remercier mon équipe exceptionnelle, Pierre, Hélène, tout le monde, avec lesquels j’ai connu le meilleur et le pire. Particulièrement Michel (Hutsebaut), qui a beaucoup fait pour moi. Je leur souhaite beaucoup de bonnes choses, de belles victoires. Qu’allez-vous faire désormais? Je me dirige vers une formation diplômante d’accompagnement sportif, à partir de novembre. J’ai su ça cet été, et je me suis dit: “C’est bon, vas-y.” Est-ce une retraite anticipée? Non, c’est une pause d’une année, en attendant de voir. Je sais que mon niveau actuel n’est pas très top, et c’est aussi le bon moment pour moi de me former à l’après. Cela fait un moment que j’y pense, la session s’ouvre et c’est le moment de se lancer. C’est une vision à long terme? Oui, pour encadrer et partager. Mais je vais rester dans le milieu du VTT, continuer à rouler. C’est ma passion, j’aime vraiment ça. Je vais rester à fond dans le milieu. Quand vous êtes-vous décidée? Cet été, lorsque j’étais malade. Ça me trottait dans la tête, avec la déception de ne pas disputer les Jeux olympiques qui a été très dure pour moi. C’est vraiment pas de bol, et puis je pense qu’il y a eu beaucoup de gâchis avec moi (au sujet de la Fédération française de cyclisme, Ndlr), je n’ai pas forcément pris les bonnes décisions. C’est dommage mais c’est comme ça. Comptez-vous tout de même faire quelques apparitions en compétition l’an prochain? Ce sera selon l’envie, j’aimerais aussi pratiquer d’autres sports. J’ai décidé cette pause donc je ne me lancerai pas sur une course comme ça, au hasard. Forcément, vu ce que j’ai connu et le niveau que j’ai atteint… Aujourd’hui, je n’ai pas de regret. Je ne mets pas un terme à ma carrière. Là, je veux vraiment savoir si ce break peut me faire retrouver l’envie de réaliser de belles choses à vélo. On fera le point en . Si je me sens capable de revenir, je retenterai le coup, bien sûr. Je me suis amusée, comme toujours sur le Roc d’Azur. Le parcours était un peu roulant, j’ai vite vu que je n’étais pas dans un grand jour, c’est vraiment dommage car j’aurais aimé faire une belle course. Mais ici, quand on n’est pas dans le bon wagon, on prend direct trois minutes et après, c’est fini. J’ai attendu les filles derrières et ça, c’était sympa. J’étais venue avec des ambitions, mais je savais aussi que c’était quitte ou double. Le championnat de France VTT se dispute chez vous en , à Ploeuc-L’Hermitage (Côtesd’Armor). Vous y participerez? Absolument, j’y serai, d’une façon ou d’une autre. Et pourquoi pas m’aligner sur une course à ce moment-là, ce n’est pas exclu.