Monaco-Matin

Un automne arc-en-ciel

Championne du monde en titre, la Danoise Annika Langvad a privé avec malice la cohorte tricolore de réaliser le triplé, après les succès de Margot Moschetti (2014) et Julie Bresset (2015)

- PIERRE-MICKAËL AYI

Annika Langvad a joué au chat et à la souris. Et, comme souvent, la Danoise a gagné. Embarquée dans un sacré sprint sur la base nature, elle a même pu fermer sa tunique avant de lever les bras. La princesse blonde du Team Specialize­d anéantissa­it ainsi les chances françaises de conserver le Roc d’Azur, pour la troisième année consécutiv­e… Roublarde, la championne du monde en titre et ses 32 printemps l’ont joué fine jusqu’au bout. « J’ai tenté de faire des différence­s rapidement, mais les filles étaient très fortes aujourd’hui, particuliè­rement Léna Gérault, avec qui j’étais en duel à la fin de la course. Elle a tenté de partir, mais j’ai contrôlé tactiqueme­nt parce qu’il ne me restait qu’une seule attaque dans les jambes. Je l’ai placée proche de l’arrivée et ça a fonctionné », a-t-elle expliqué face au sémillant speaker Eric Davène.

Gérault : « Deuxième c’est déjà bien »

« Annika ne semblait pas spécialeme­nt forte aujourd’hui. Ele nous a lâchées dans le massif des Maures, mais on lui revenait dessus, explique la battue du jour, Léna Gérault (2e), habituée aux places d’honneur du Roc. J’avais l’impression qu’elle se baladait un peu parce qu’elle accélérait facilement… Je suis revenue dans les derniers chemins techniques, après les Douaniers, mais elle n’a pas voulu prendre de relais. Comme Margot (Moschetti) et Hélène (Marcouyre) n’étaient pas à dix minutes non plus, je me suis dit : “Tant pis, on roule.” Deuxième, c’est déjà bien. » À l’image de la championne de France espoirs sur route, les espoirs tricolores sont finalement restés vains, se déportant sur les places d’honneur. Derrière le duo d’enfer, Margot Moschetti (3e), victime d’une saison compliquée, et Hélène Marcouyre (4e), pour sa der, ont buté. Au final, quatre coureuses françaises complètent le tableau des six premières sur l’une des plus grandes internatio­nales du cross-country féminin. Dans la descente du Fournel, Annika Langvad était déjà en tête. La Danoise s’est imposée hier à Fréjus. Léna Gérault et les Françaises n’étaient pas loin...

Lorsqu’elle s’est élancée dans la cohue des dames, au petit matin à 8 heures, le soleil commençait tout juste à rayonner. Une heure et cinquante-cinq minutes plus tard, Langvad, sourire bright, a remis l’arc-en-ciel au centre du village Roc.

Sans Pauline Ferrand-Prévot

Décidément, la Viking en grande forme aime titiller les fleurs de l’Hexagone : elle avait déjà détrôné du titre mondial, début juillet en République tchèque, notre Pauline Ferrand-Prévot nationale. Cette fois, le diamant nordique a aussi profité, avec les ficelles du métier, de l’absence de PFP et de sa rivale numéro un, la Suédoise Jenny Rissveds

(les deux avaient mis fin à leur saison). Partie du Roc hier soir à la coupe de France de cyclo-cross, l’Alsacienne Perrine Clauzel, aura, comme Gérault, Moschetti et consorts, encore les moyens de tenter la quête du Graal VTT à l’avenir. « Je suis quand même super contente de cette dernière course de la saison, l’une où il y a le plus de monde, se consolait la dauphine Gérault. Je m’étais un peu préparée, j’avais envie de réussir. Mais ça me fait plaisir d’avoir décroché cette place pour l’équipe (Team Fermetures) que je quitte cette saison. J’ai hâte de montrer le maillot bleu-blanc-rouge (de championne de France espoirs, Ndlr) sur la route l’an prochain... »

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