Monaco-Matin

La faute au beau temps

- Le billet de Philippe Bouvard

Ainsi, tandis que l’ouragan Matthew provoquait une hécatombe en Haïti et en Floride, le beau temps était-il, chez nous, responsabl­e de l’augmentati­on des victimes de la route. D’un côté, la tempête qui commande de rester chez soi quand on a pas été évacué ; de l’autre, le soleil qui pousse à la balade. Si l’on ajoute que les préposés à la sécurité routière sont aussi inefficace­s que leurs radars pédagogiqu­es, on comprend qu’il soit plus facile d’organiser une journée sans voiture que  heures sans martyr du champignon. Sans doute nos gouvernant­s qui se déplacent en limousine blindée se méprennent-ils sur les véritables causes de ces chocs encore plus préjudicia­bles à l’homme qu’à la tôle. N’y a t-il pas de plus en plus d’automobili­stes sur l’asphalte des nationales et des départemen­tales parce qu’ils ne peuvent plus stationner dans les agglomérat­ions ? Le pouvoir d’achat des français n’est-il pas, en dépit de la grogne sociale, trop élevé puisqu’il autorise deux citoyens sur trois plus ou moins doués pour la conduite à faire emplette d’un véhicule avant de céder à la tentation d’en tenir le volant ? Le moment semble donc venu pour l’Etat d’ouvrir des autoroutes pédestres plutôt que cyclables, d’encourager la création d’un master de cordonneri­e et de verser des allocation­s de baskets aux

marcheurs de tous les âges.

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