La faute au beau temps
Ainsi, tandis que l’ouragan Matthew provoquait une hécatombe en Haïti et en Floride, le beau temps était-il, chez nous, responsable de l’augmentation des victimes de la route. D’un côté, la tempête qui commande de rester chez soi quand on a pas été évacué ; de l’autre, le soleil qui pousse à la balade. Si l’on ajoute que les préposés à la sécurité routière sont aussi inefficaces que leurs radars pédagogiques, on comprend qu’il soit plus facile d’organiser une journée sans voiture que heures sans martyr du champignon. Sans doute nos gouvernants qui se déplacent en limousine blindée se méprennent-ils sur les véritables causes de ces chocs encore plus préjudiciables à l’homme qu’à la tôle. N’y a t-il pas de plus en plus d’automobilistes sur l’asphalte des nationales et des départementales parce qu’ils ne peuvent plus stationner dans les agglomérations ? Le pouvoir d’achat des français n’est-il pas, en dépit de la grogne sociale, trop élevé puisqu’il autorise deux citoyens sur trois plus ou moins doués pour la conduite à faire emplette d’un véhicule avant de céder à la tentation d’en tenir le volant ? Le moment semble donc venu pour l’Etat d’ouvrir des autoroutes pédestres plutôt que cyclables, d’encourager la création d’un master de cordonnerie et de verser des allocations de baskets aux
marcheurs de tous les âges.