Le Parti socialiste dessine sa primaire
« Elle a beau être cannibalisée pour l’instant par la primaire de droite, il ne faut pas oublier qu’il y aura aussi une primaire de gauche. » Au siège du PS azuréen, Xavier Garcia, son premier secrétaire, fait oeuvre pédagogique pour esquisser cette primaire de la gauche de gouvernement, qui se tiendra donc les 22 et 29 janvier. Les futurs candidats auront jusqu’au 15 décembre pour s’y inscrire, sachant qu’ils devront pour cela remplir l’une des conditions suivantes: réunir, au choix, le soutien de 5 % des membres du Conseil national du PS, 5 % des parlementaires socialistes, 5 % des conseillers régionaux et départementaux ou 5 % des maires socialistes de communes comptant plus de 10000 habitants. Chaque candidat validé disposera ensuite d’une dotation de 50 000 euros pour mener sa campagne.
Reflux militant
En 2011, la primaire socialiste avait drainé près de 30000 votants dans les Alpes-Maritimes où 133 bureaux de vote avaient été ouverts. Le PS, du moins nationalement, avait alors le vent en poupe. L’affaire sera cette fois un peu plus compliquée et Xavier Garcia ne s’en cache pas: « Nous allons essayer de nous rapprocher le plus possible de ce total de 133 bureaux, dont 46 sur Nice. Au minimum, il y aura un bureau de vote par canton. » Comme pour la primaire de droite, un site Internet dédié sera ouvert début décembre. Chacun, en tapant son adresse, pourra y découvrir son bureau de vote sur une carte interactive. La participation sera d’un euro par tour et les électeurs devront s’engager à adhérer aux valeurs de la gauche. Michel Bordes et Chantal Epitalon coprésideront la commission départementale d’organisation de cette primaire, à laquelle Me Françoise Assus-Juttner apportera sa caution juridique. « Cette primaire sera importante, note Michel Bordes, car chaque voix y pèsera le même poids partout en France. » Autrement dit, pour une fois, les électeurs socialistes azuréens ne voteront pas pour du beurre ou presque.
Défi financier
Pour le PS 06, l’organisation de cette primaire relève malgré tout du challenge. Il va falloir des volontaires pour l’encadrer. Ce qui ne sera pas toujours simple partout, à l’heure ou les adhérents ont fondu de 40 %, passés de 1 300 en 2012 à 750 aujourd’hui. Autant de bras et… de recettes en moins. C’est la raison pour laquelle le PS compte bien sur la mise à disposition gracieuse de lieux de vote par des mairies dont bien peu sont socialistes dans les Alpes-Maritimes. « En 2011, souligne Fouzia Ayoub, la primaire nous avait coûté près de 30 000 euros, dont 200000 rien que sur Nice où la Ville nous avait facturé l’utilisation d’espaces municipaux, contrairement à Jean Leonetti à Antibes ou Michèle Tabarot au Cannet, par exemple. Nous avons donc écrit au maire, Philippe Pradal, pour bénéficier d’une réciprocité républicaine, de la même façon que des maires de gauche mettront gratuitement à disposition des salles pour la primaire des Républicains. »