Pour quelques grammes de trop…

Jamais ces deux consommateurs pensaient se retrouver un jour devant le tribunal correctionnel à cause de quelques grammes de résine de cannabis au fond de leurs poches. Il ne fallait surtout pas oublier la tolérance zéro revendiquée par la Principauté en matière de stupéfiants sur son territoire. Le premier, un Français d’une vingtaine d’années, intérimaire, en possédait  g. Le second, un Portugais sans emploi, frôlait le gramme. Ils ont écopé respectivement d’une amende de  € et de  €. Les frontières monégasques font l’objet d’une surveillance attentive. Le  février dernier, une patrouille est postée au Jardin exotique. Les policiers effectuent le contrôle d’un véhicule avec quatre jeunes à bord. Ils trouvent sur les passagers avant deux petits sachets de conglomérat de poudre de feuilles: la fameuse résine… À la barre, les deux prévenus affirment au président Florestan Bellinzona avoir acheté la substance à Nice et s’étonnent d’une telle répression. D’autant qu’ils étaient juste de passage pour se rendre à Menton. Comme s’il était tellement banal de fumer un pétard dans le pays voisin… Si l’employé de l’agence d’intérim reconnaît une consommation quotidienne de trois à quatre joints par jour pendant un an et demi, il affirme voir tout arrêté depuis. En revanche, le joint est épisodique pour le trentenaire portugais. À l’annonce de leurs faibles revenus, le magistrat s’est voulu moralisateur: «Outre d’éventuels problèmes de santé, toute drogue est interdite en Principauté. Puis, vous avez mieux à faire avec votre argent que d’acheter du cannabis…» Rappel similaire de la part du procureur Alexia Brianti, avec une remarque pertinente: «Ce n’est pas la quantité, mais la détention et le transport de stupéfiants: c’est interdit! Et ces deux jeunes gens avaient déjà été avertis. Des peines dissuasives d’un mois et quinze jours avec sursis s’imposent… » Le tribunal préférera frapper au portefeuille…