Un géant chinois s’intéresse à Fos-sur-Mer
Des déconvenues, Fos-surMer (Bouches-du-Rhône) en a connues. La plus récente : la fausse reprise en 2014 de la raffinerie par une société monégasque. Même l’État et son ministre de l’économie de l’époque, Arnaud Montebourg, s’étaient laissés prendre. Au final, l’offre était en bois et les portes de la raffinerie sont depuis closes. Autant dire qu’hier, dans les rangs de l’imposante délégation de la région Paca en Chine, conduite par Christian Estrosi, on ne voulait pas crier victoire. Mais les sourires valaient n’importe quel discours à la sortie de l’usine de Quechen Silicon Chemical. Son p.-d.g. chinois, Que Weidong, venait en effet, le sourire aux lèvres, de redonner des motifs d’espoir à Fos-sur-Mer. Le n°3 mondial de production de silice (100 millions de chiffre d’affaires) a indiqué que le site disposait de « deux pas d’avance » sur les deux autres concurrents situés aux PaysBas et en Allemagne. Quechen Silicon Chemical cherche depuis quelque temps une implantation en Europe pour investir près de 200 millions d’euros. 70 à 80 millions d’euros seraient injectés dans une première tranche. « À Fos-sur-Mer, il y a plusieurs avantages. La disponibilité d’électricité, de gaz, de vapeur, mais aussi d’eau », a précisé le p.-d.g. Que Weidong. « Nous souhaitons créer un site de production, ainsi qu’un autre de recherche et développement. » Fait extraordinaire, ce sont ses propres clients, Michelin, Pirelli, Continental, qui sont demandeurs !
« Un pas décisif franchi »
La silice que QueChen produit est un oligo-élément qui rentre désormais dans la production de pneus plus « verts » car moins polluants. Un marché prometteur. Cette activité pourrait générer 70 emplois dans un premier temps sur le bassin de Fos et jusqu’à 160 sur le long terme. Notamment dans les métiers de la chaudronnerie, des infrastructures industrielles, ou dans le secteur recherche et développement. La décision ne sera connue qu’en novembre. Parler de victoire serait prématuré. En insistant sur ce point, Christian Estrosi, président du Conseil régional, estimait toutefois hier « qu’un pas décisif a été franchi. Nous avons pris de l’avance sur des concurrents potentiels pour que l’entreprise s’installe dans notre région ».