Alain Juppé et les Français : côte d’amour confirmée
Selon le dernier baromètre Odoxa pour la presse régionale, le maire de Bordeaux conforte sa position de leader à droite et reste l’homme politique «chouchou» de l’opinion publique
Alain Juppé à droite, Emmanuel Macron à gauche, personnalités politiques préférées des Français : voilà l’un des enseignements à retenir de la dernière enquête d’opinion réalisée par Odoxa (infographie ci-contre). Et plus encore, la progression de la candidate du Front national Marine Le Pen, qui gagne deux points d’opinion favorable. Enfin, on relèvera de manière symptomatique que parmi les 10 personnalités politiques qui suscitent le plus de rejet, sept d’entre elles sont des femmes, dont quatre ont porté des réformes décriées du quinquennat : Myriam El Khomri, Najat Vallaud-Belkacem, Cécile Duflot et Christiane Taubira.
Les confessions de François Hollande le pénalisent-elles?
Les autres femmes de ce palmarès du rejet sont les fille et petite-fille Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen arrivant en tête, ex aequo avec... Nicolas Sarkozy. Sorti en librairie le 12 octobre dernier, le livre-confession de François Hollande n’a pas d’incidence sur la côte de popularité du président de la République. Comme le mois dernier, la LES PERSONNALITÉS POLITIQUES SUSCITANT LE PLUS DE SOUTIEN OU DE SYMPATHIE Le palmarès de l'adhésion en pourcentages
+ côte de « désamour » est au plus bas, 84 % des Français interrogés le qualifient de «mauvais Président». «Symboliquement», il a tout de même gagné un point d’opinion favorable auprès des sympathisants de gauche.
Trop tard pour Valls ?
Le Premier ministre paie sa fidélité à François Hollande.
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+ Avec 28 % d’opinions favorables, il est moins impopulaire certes, mais s’il était parti il y a un an, il serait aujourd’hui le mieux placé à gauche pour reprendre le flambeau : en novembre 2015, il était crédité de 43 % de bonnes opinions auprès des Français et de 69 % par les sympathisants de son bord politique… Aujourd’hui, c’est l’ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron, qui semble le mieux placé à gauche. Il arrive à la deuxième place derrière Alain Juppé avec une côte d’adhésion à 34 %. Il gagne trois points ce mois-ci. Son principal handicap ? Les opinions lui sont plus favorables à droite qu’à gauche, où l’on préfère et de loin, Arnaud Montebourg.
Marine Le Pen, l’anti-Sarko ?
L’opération de communication débutée avant l’été par la candidate du Front national (moins présente dans les médias, plus posée dans ses interventions, absence du logo Front national sur ses affiches de campagne etc.) semble lui profiter puisque Marine Le Pen gagne deux points, à 29 %. Elle se classe en troisième position au classement des personnalités qui suscitent le plus de sympathie, ex aequo avec François Bayrou. Curieux, quand on sait qu’elle s’affiche en troisième position après sa nièce et l’ex-président au rang des personnalités qui suscitent le plus de rejet. Sa côte d’adhésion en hausse est sans doute à mettre en adéquation avec la radicalisation à droite de la campagne de Nicolas Sarkozy… qui du coup, en paie le prix fort auprès de sympathisants de droite.
Primaire : à qui a profité le débat ?
Incontestablement Alain Juppé. Personnalité préférée des Français loin devant Emmanuel Macron, il était le favori avant le 13 octobre, ce n’est pas une surprise de le retrouver dès le lendemain, comme le candidat jugé « le plus compétent sur les questions économiques et sociales avec 44 % des suffrages exprimés. » Mais là où le débat est un véritable succès pour le maire de Bordeaux, c’est qu’il parvient à convaincre sur les questions de l’immigration et la sécurité. Jugé infiniment moins bon que Sarkozy par les électeurs de droite (18 % contre 60 %) avant le débat, il a rattrapé 21 points en une soirée, en progressant de 12 points tandis que Sarkozy reculait de 9 points. L’ancien président est toujours jugé plus crédible qu’Alain Juppé auprès des sympathisants de droite (51 % contre 30 % après le débat), mais pas pour l’ensemble des Français (35 % pensent que Juppé est le plus compétent contre 32 % qui pensent que c’est Sarkozy). En résumé, pour le favori de la Primaire, débat rime avec des hauts. 1. Sondage réalisé par l’institut Odoxa pour L’Express, France Inter et la presse régionale, auprès d’un échantillon de 1 003 personnes représentatives de la population française interrogées avant ou au lendemain le débat, le 13 octobre dernier. François Hollande et Manuel Valls ayant été testés à part, ils n’apparaissent pas dans cette infographie.