Une journée en campagne
L’HISTOIRE
Alain Juppé est toujours en tête des sondages. Conséquence : nombreux sont ceux qui le comparent à Édouard Balladur qui, en , caracolait en tête des intentions de vote avant de se faire doubler par Jacques Chirac. Fin connaisseur de son histoire politique, Juppé fait donc tout pour ne pas apparaître trop confiant. «Jeneme suis pas senti vainqueur du débat », a-t-il glissé sur Europe hier matin. «Je me refuse à entrer dans ce mercato des premiers ministres. C’est ridicule ». Plus inquiétant, certains militants risquent de se tourner vers Marine Le Pen après la primaire. « Je pense que le bon sens prévaudra », se défend Juppé, qui jure s’adresser aussi aux « déçus du hollandisme » dans cette primaire, prêtant le flanc aux critiques de ses adversaires. « Je ne vais pas commencer par fermer la porte à tous ceux qui veulent le changement. »
LA SURPRISE
C’est la nouvelle star de la primaire de droite. Candidat du Parti chrétien démocrate et successeur de Christine Boutin, JeanFrédéric Poisson s’est fait connaître lors du débat télévisé sur TF. Il était le seul candidat présent à la Manif pour tous dimanche. Et en a profité pour défendre le mouvement qui combat le mariage homosexuel : « Il n’y a aucune espèce de xénophobie ou d’homophobie dans ce mouvement », a-t-il justifié. Avant d’ajouter: « Je suis le seul à plaider pour l’abrogation. »
LE TACLE
Après ses confessions dans plusieurs livres, François Hollande a jeté le trouble jusque dans son propre camp. Olivier Faure, député et porte-parole du PS, pense que le chef de l’État doit s’exprimer pour clarifier la situation. Quant à Luc Carvounas, député proche de Manuel Valls, il se désole d’aller au combat dans ces conditions : « À déblatérer sur tout et tout le monde, c’est devenu indéfendable », tacle-t-il. Pas le meilleur tremplin pour lancer sa, peut être, future campagne à la primaire...
LE OFF
Le vent a tourné. Il y a quelques semaines, l’entourage de Christian Estrosi se montrait très confiant sur son champion : « On sait tous comment ça va se terminer. Arrêtons de perdre du temps et allons directement après la présidentielle ! Tout ce temps perdu de la campagne alors qu’on sait que c’est Sarkozy qui va gagner à la fin. » Entre l’affaire Bygmalion et le livre incendiaire de son ancien conseiller Patrick Buisson, Nicolas Sarkozy a vécu des jours noirs. Pourtant, son socle électoral reste toujours aussi solide auprès des militants et des électeurs de droite. Quant à l’ancien chef de l’État, il n’a jamais été aussi bon que dans l’adversité...