Monaco-Matin

Indispensa­ble Valère

- À MOSCOU, FABIEN PIGALLE

Germain et la Ligue des champions, c’est d’abord une histoire au goût amer. Il y a deux saisons, l’attaquant formé au club ne figurait clairement pas dans les plans de Leonardo Jardim. Il n’avait alors disputé qu’une poignée de minutes contre le Zenith, Benfica et la Juventus. Depuis le banc, voire dans les tribunes, Germain assistait à l’épopée de l’ASM jusqu’en quart de finale le coeur lourd. Loin de la pelouse. Mais les temps changent et il en est le parfait exemple. Si Monaco est en Ligue des champions, c’est en partie grâce à ses deux pions plantés contre Fenerbahçe au match retour. Car après la défaite en Turquie, l’affaire était mal embarquée. A Tottenham, il avait débuté sur le banc laissant Falcao, Bernardo Silva & co l’emporter (1-2). Un grand coup frappé d’entrée dans ce groupe très homogène. Contre Leverkusen à domicile, il était bien là. Choix numéro 1 de Jardim pour pallier l’absence de Falcao, blessé. Ce soir-là, Germain avait le brassard. Une reconnaiss­ance conquise sur le terrain et à l’entraîneme­nt. « Dans mon idée de départ, il y a un noyau de joueurs importants pour le club. Il n’y a pas qu’un seul capitaine, nous confiait Leonardo Jardim dans une interview. Falcao, c’est évident. Tout le monde connaît son aura, sa dimension. Il a le respect de tout le monde. Mais j’aime bien parler de groupe de capitaines. »

Un leader « bis »

Un rôle de leader « bis » encore assumé par Germain à Toulouse. Le buteur du soir a été l’un des rares Monégasque­s avec Subasic à s’arrêter en zone mixte pour expliquer la défaite (31). Et ce n’est pas un hasard si, hier, c’est lui qui a été choisi pour faire face aux médias en conférence de presse. « On a envie de se remettre de la claque prise à Toulouse. On a bien récupéré et on s’est remis au travail », a-t-il insisté avant d’avouer que cette double confrontat­ion contre le CSKA « pouvait permettre de se qualifier ». « Nous avons montré déjà dans le passé qu’on avait le mental nécessaire pour réagir » ,a rappelé Valère. Il y a quelques décennies, la tendance était de confier le brassard à la grande gueule de l’équipe. Un aboyeur. Le mec qui vous secoue quand ça ne va pas. Cette époque est révolue. A Monaco, Jardim opte pour des leaders de terrain. Et en l’absence de Falcao, cette mission repose en ce moment sur les épaules de Valère. « Je suis prêt, avouait-il. Les matches de Ligue des champions sont plus compliqués, mais j’ai montré cette année que je pouvais jouer seul devant et faire un bon match, à l’image de celui contre Paris. Après, je sais qu’un attaquant est jugé par les statistiqu­es ». Sur ce point, Germain reste sur deux buts lors des deux derniers matches, de quoi être optimiste. « C’est vrai que c’est un peu mieux ces derniers temps. Mais il faudra surtout faire un gros match collective­ment », avouait-il. Et c’est vrai qu’aussi bon soit-il, si Monaco perd son envie de l’emporter et de mettre du rythme comme à Toulouse, il n’y aura pas de miracle…

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(Photos AFP) Ce n’est pas un hasard si, hier, Germain a été choisi pour faire face aux médias en conférence de presse. Cela prouve toute la confiance que lui accorde son entraîneur.

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