Monaco-Matin

Le «radicalisé» de l’aéroport souffre de troubles mentaux

- GUI. B. gbertolino@nicematin.fr

Dimanche dernier, dans le hall du terminal 1 de l’aéroport de Nice - Côte d’Azur, il s’était fait remarquer en insultant, en agressant, puis beaucoup plus grave, en menaçant de mort plusieurs policiers (lire notre édition d’hier). Leur seul tort : ils étaient intervenus, à la demande des employés du comptoir Avia Partner, pour calmer un individu qui tenait des propos incohérent­s tout en se montrant particuliè­rement agressif. Hier, Rocco M., 32 ans, est apparu, sous bonne escorte, dans le box des prévenus du tribunal présidait par David Hill. Outre les menaces proférées à l’adresse des policiers, il avait également tenu des propos faisant l’apologie du terrorisme. Et par les temps qui courent, autant dire qu’ils ont été plus que pris au sérieux. Rocco s’est présenté à la justice torse nu sous son blouson ouvert. Les mains dans les poches de son bermuda. Le visage émacié et le regard quelque peu « halluciné ». Ce résidant de Bendejun a été entendu sur les faits qui n’ont pas manqué de susciter l’émoi dans les salles d’embarqueme­nt. Et que le président Hill reprend dans la lecture des incidents : «Je vais tous vous péter la gueule!» «Vous allez entendre parler de moi!» «Je vais mettre une bombe» «Ça va être la guerre!» «On va venir avec les soldats pour égorger vos femmes et vos enfants…» Des propos d’autant plus graves que le prévenu est fiché « S ». Rocco se défend d’avoir prononcé de telles paroles. Il se dit être la victime de violences policières : «Alors que je venais chercher un billet pour partir avec une amie à Barcelone».

Des années en hôpital psychiatri­que

« Mais vous étiez seul » , lui rappelle alors le président Hill. Rocco continue dans ses délires : « On a échangé sur Facebook. Si vous voulez, je vous les fais lire ». Quant à sa dangerosit­é supposée en raison de son fichage : « Un scandale » pour Rocco qui met ça sur le compte d’une relation d’enfance partie depuis en Syrie. L’étude du passé psychiatri­que de Rocco en révèle davantage. Encore sous curatelle renforcée au début de l’année, le prévenu, qui souffre de schizophré­nie, a passé l’essentiel des cinq dernières années en hôpital psychiatri­que. À la lecture du dossier médical, le tribunal a ordonné le maintien en détention de Rocco, une expertise psychiatri­que. Une nouvelle audience a été fixée au 28 novembre prochain.

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