L’école et le bon sens
C’est sans doute le seul constat partagé par la gauche et la droite dans la campagne présidentielle : l’avenir de la France passe par l’école. Force est aussi de constater que tous nos gouvernants, depuis plus de ans, ont échoué sur ce dossier. Et, bien entendu, que les réformes proposées aujourd’hui opposent les deux camps. L’enquête Pisa, réalisée tous les trois ans pour établir le classement des systèmes éducatifs des pays membres de l’OCDE, rendra son verdict en décembre mais les résultats de étaient accablants : la France s’y retrouvait e en mathématiques, e pour la lecture, e en sciences. Elle était, en outre, championne des inégalités. Tristes résultats que l’on retrouve dans les classements universitaires internationaux. Tout n’est pas à jeter, évidemment, dans notre système éducatif mais il est évident que son redressement est une priorité absolue. François Hollande l’avait bien compris en . Il avait fait de l’avenir de l’école son objectif numéro avec l’inversion de la courbe du chômage. Il a tenu parole : en fin de mandat, il aura, comme promis, gonflé les effectifs de l’éducation de fonctionnaires supplémentaires. Pourtant, la question du remplacement des professeurs absents demeure plus aiguë que jamais. En moyenne, un collégien ou un lycéen perd, pour cause d’absentéisme des profs, une semaine sur les semaines de l’année scolaire. Dans le primaire, c’est une demi-semaine. Plus de personnel ne résout donc pas cette difficulté récurrente. Une fuite en avant des moyens n’est, de fait, pas la bonne réponse : depuis trente ans, les dépenses d’éducation ont été multipliées par près de deux et notre pays est l’un de ceux qui dépensent le plus dans le secondaire. Or nous perdons du terrain. Cherchez l’erreur! Que de réformes lancées, par ailleurs! En vain. La durée de vie ministérielle à l’Éducation nationale est, il est vrai, la plus courte qu’il soit : à peine le titulaire du portefeuille a-t-il mis sur rail « sa » réforme qu’il s’en va. Son successeur, évidemment, connaît le même sort. En fait, l’examen des statistiques prouve que le bon sens serait, sans doute, le meilleur moyen de redresser l’école. D’abord en investissant dans l’acquisition des fondamentaux : lire, écrire, compter. Cruelle vérité : notre pays consacre au primaire % de moins que la moyenne des pays de l’OCDE. La maternelle est encore plus mal traitée. C’est pourtant là que tout commence. Notre investissement éducatif est devenu une pyramide à l’envers. Autant dire que nous marchons sur la tête. Certes, le dossier est complexe mais, c’est une certitude, des enfants mieux formés dès le plus jeune âge donneront de meilleurs collégiens, lycéens et étudiants, plus respectueux de leurs enseignants et surtout beaucoup plus armés pour affronter l’avenir.
« Notre investissement éducatif est devenu une pyramide à l’envers. Autant dire que nous marchons sur la tête. »