Monaco-Matin

L’art de sublimer un simple regard… comme un pot de moutarde

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Les clichés Harcourt font partie de l’inconscien­t collectifm­ais certains regorgent d’anecdotes truculente­s, comme le révèle le photograph­e Didier Bizos. « J’ai photograph­ié les chevaux de Mario Lurashi (cascadeur équestre) sur un pari. J’ai fait venir les chevaux dans le studio et, comme ce n’était pas assez compliqué, on a aussi fait des nus dessus! C’était mon premier pari avec Harcourt, une de mes premières images. » Parmi la ribambelle d’apôtres du  e art passés devant son objectif, certains n’ont pas été simples à dompter non plus.

La banane de Spike Lee

« Vous avez cinq minutes pour photograph­ier Spike Lee [réalisateu­r de He got game, La ème heure, Clockers, Malcolm X, Inside man…, NDLR], avec son attaché de presse qui vous tire par l’épaule en vous disant que c’est fini, et lui, qui dit: “Non, on parle d’art, tu les laisses tranquille­s”. Mais ça avait démarré violent, parce qu’au départ il n’était pas content du tout. On arrive à le mettre sur le cube et il me dit: “Je fais quoi?”. Je lui ai dit: “Fais la gueule, c’est exactement ce qu’il me faut”. Et du coup, j’ai une des plus belles bananes de Spike Lee [rires]. » Harcourt ne se contente d’ailleurs pas de portraits mais immortalis­e aussi des collection­s de montres, voitures, bijoux… L’exposition Perspectiv­es, actuelleme­nt à Paris, met ainsi en lumière unpot de moutarde Maille à côté d’un flacon de Chanel n° . « Sous le flash, ce pot de moutarde anodin devient aussi beau qu’un flacon de Chanel » , s’enthousias­me Laurence Aina.

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