Interdite de territoire, unmois de prison ferme
« Vous êtes interdite de territoire depuis le début 2015. Il est simple de remarquer vos multiples passages successifs: vous êtes venus quatorze fois en un an en Principauté. Et ce jeudi, vous étiez complètement alcoolisée sur la voie publique. Vous avez également causé des troubles dans un hôtel et un établissement de nuit. Déjà, en mai 2016, vous aviez été interpellée à Monaco pour les mêmes raisons, et condamnée en juin à dix jours d’emprisonnement avec sursis. Et trois mois après on vous retrouve… » Aucune importance pour le magistrat. Seuls les faits comptent. Ce soir-là, vers 21 heures, elle sème la dissension devant le MonteCarlo Bay. Arrivée en taxi et visiblement saoule, cette même femme refuse de s’acquitter de la course et donne des coups de pieds dans la carrosserie du véhicule. Aussitôt la police est alertée! À la Sûreté publique elle avance une première version. Partie de Nice, elle venaitàBeausoleil pour récupérer des affaires chez un ami qui l’avait hébergée. Ayant trouvé porte close et au hasard d’une rencontre, une personne lui a proposé de la ramener chez elle en passant par Monaco… Le président ne se laisse pas conter d’histoire! « Mais vous étiez dans un taxi… » Avec aplomb la détenue répond. « Ça s’était passé le matin… Le soir j’étais venue en taxi pour rejoindre un ami dans le palace. » Malgré les assertions du magistrat à l’audience, la fautive maintiendra ses dénégations en faisant un salmigondis de ses versions et en insistant sur la récupération de ses vêtements. Jusqu’à prétendre en finalité qu’elle avait longtemps vécuàMonaco où elle avait dépensé énormément d’argent… « C’est la raison pour laquelle vous avez été interpellée autant de fois! Mais ce soir-là, n’étiez-vous pas venue chercher du travail de nuit ?.. » Comme si la réflexion l’avait choquée, la prévenue rappelle qu’elle a un petit ami et qu’elle a un emploi de serveuse. Elle essaiera ensuite de tout négocier, jusqu’à pouvoir sortir pour rassembler ses affaires si elle est incarcérée… Pour le procureur général adjoint Hervé Poinot, peu importe la raison, il y a une interdiction. « Avec une peine d’un mois de prison ferme, suivra la révocation des dix jours du sursis ». En finalité Me Raphaëlle Svara s’est inscrite dans la logique de sa cliente pour récupérer ses affaires sans intention de rester en Principauté… Aucune clémence. La jeuneEstonienne écopera d’un mois de prison ferme auquel s’ajoute dix jours. Révocation du sursis oblige !