Sondageprésidentiel : Juppé plane, Macron dévisse
L’enquête mensuelle BVA - Salesforce - Orange pour la presse quotidienne régionale livre des positions figées. Macron et Montebourg ne profitent pas de la faiblesse de Hollande
Etunsondagedeplus, un! C’estpeu direqueles enquêtes d’opinion en vue de la présidentielle tombent comme à Gravelotte. A ce rythme, l’indigestionmenace, si elle n’est pas déjà là. Ceci étant, le baromètre mensuel BVA - Salesforce d’octobre donne malgré tout quelques indications à considérer. Ellessont, grosso modo, au nombre de cinq. La première est qu’Alain Juppé continue à caracoler en tête des intentions de vote, étoffant même son matelas, tandisque Nicolas Sarkozy reste à des niveaux bien inférieurs. Pour autant, et ce n’est pas négligeable, l’ancien chef de l’Etat rempilerait sans grande difficulté à l’Elysée s’il parvenait à remporter la primaire.
Hollande embourbé
Car, c’est le deuxième enseignement de ce sondage présidentiel, Marine Le Pen campe sur ses positions. A savoir qu’elle semble toujours aussi bien partie pour s’assurer tranquillement une place au second tour et… toujours aussi mal partie pour en sortir gagnante. Agauche? Passons très vite sur la situation de François Hollande, invariablement voué, à ce stade, à jouer les faire-valoir s’il se présente. Quels que soient ses adversaires, il n’apparaît jamais en mesurede franchir l’obstacle du premier tour. Plus instructif est de constater que le potentiel électoral d’Emmanuel Macron semble faiblir. Par rapport au même sondage BVAdumois dernier, il voit ses intentions de vote refluer entre 11 et 14 %, alors qu’il pouvait en espérer entre 16,5 et 18,5 % en septembre. Sans nul doute paie-t-il là le flou qui entoure son projet. Alain Juppé est, au passage, celui auquel profite le plus ce coup de moude l’ancien ministre de l’Economie. OpposéàMacron au 1er tour, il obtiendrait 33 % des intentions de vote, contre 26 % seulement le mois dernier.
Montebourg patine
Le même constat d’enlisement vaut pour Arnaud Montebourg. Le Bourguignon peine à insuffler une dynamique à sa campagne et à apparaîtrecommeune alternative crédible. S’il était le candidat de la gauche, il n’est crédité quede9à10%, selon les hypothèses. Toutes ces conjectures sont bien évidemment sujettes à infiniment de précautions et de chamboulements, à l’heure où, hormis Mélenchon et Marine Le Pen, on ne connaît quasiment aucun de ceux qui seront vraiment en lice à la présidentielle, à droite comme à gauche… 1. Enquête conduite par Internet du 14 au 16 octobre, auprès de 916 Français représentatifsinscritssurleslistesélectorales.