La mobilisation des policiers en colère prend de l’ampleur
Face à une fronde qui s’étend, le gouvernement a appelé, hier, les policiers à « continuer le dialogue » et condamné l’ « utilisation politique » du mouvement
ÀParis et à Lyon notamment, de nouveaux rassemblements étaient prévus, hier soir, tandis qu’à Tarbes, une cinquantaine de policiers se sont rassemblés en fin de journée dans la cour du commissariat de la préfecture des Hautes-Pyrénées. La nuit précédente, plusieurs centaines de policiers de la région parisienne avaient bravé leurdevoir de réserve pour défiler sur les Champs-Élysées, après s’être réunis place de la République. En civil, ils ont remonté l’avenue, puis entonné La Marseillaise au pied de l’Arc de Triomphe.
Concertation dans les départements
Apparue dans l’Essonne, où quatre agents ont été attaqués au cocktail Molotov le 8 octobre à Viry-Châtillon, cette colère fait tached’huile Hier soir, face au palais de justice de Nice, lieu hautement symbolique, plusieurs centaines de policiers se sont rassemblées pour exprimer leur ras-le-bol.
depuis lundi. Des rassemblements se sont notamment tenus mercredi à Toulouse, Bordeaux, Nancy, Toulon, Nice et Marseille. Depuis Francfort où il était en déplacement, le Premier
ministre Manuel Valls a exhorté les policiers à « continuer le dialogue » entamé avec le gouvernement. La veille, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait promis aux syndicats
policiers, eux-mêmes dépassés par leur base, qu’une concertation serait lancée dès lundi dans les départements, venant compléter un plan « de sécurité publique » prévu en novembre. Le mi- nistrede la Justice Jean-Jacques Urvoas a, lui, promis « la plus grande fermeté » envers ceux qui s’enprennent aux fonctionnaires de police.
Ils veulent être reçus par le Président
Cette interventionaété vivement critiquée par le syndicat de la Magistrature (gauche), qui a estimé, hier, que le garde des Sceaux se comporte en « ministre de la police » en reprenant à son compte le discours « simpliste » de policiers sur « le prétendu laxisme de la justice » . Les syndicats policiers réclament désormais d’être reçus par François Hollande. Et demandent la révision des règles de la légitime défenseet le retour despeines planchers pour les agresseurs de policiers et gendarmes, créées par la droite et supprimées par la gauche.