L’affaireRaddad relancée par l’identification d’un nouvel ADN?
L’affaire Omar Raddad serait-elle sur le point de connaître un nouveau rebondissement? Sans doute l’ultime. Celui que la défense de Raddad attend depuis des années. À savoir la révision imparable et définitive de la culpabilité du plus célèbre jardinier marocain. Trente ans plus tard, grâce au progrès technologique, les enquêteurs viennent en effet de mettre un nom sur l’un des ADN recueilli sur la scène de crime. Jusqu’à présent en effet, si aucune des traces ne correspondait à la signature génétiqued’Omar Raddad inculpé d’homicide volontaire, cela ne suffisait pas à l’exclure de sa présence sur les lieux du crime. Mais il y a dix jours, le procureur de Nice révélait que les premiers re- Omar Raddad, le décembre , devant le ministère de la Justice à Paris. tours d’analyses génétiques des scellés de l’affaireRaddad correspondaient aux ADN de quatre hommes mêlés à l’empreinte génétique de Mme Marchal, assassinée à Mougins en 1991. Joint hier, le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, a confirmé que l’une de ces empreintes génétiques « semble correspondre avec un Fichier national des empreintes génétiques [FNAEG, ndlr] » .
« Une excellente nouvelle pour la défense »
Mais, prudent, il n’en a pas dévoilé l’identité. Préférant attendre des analyses complémentaires pour s’assurer à 100 % du résultat qui vient d’être mis au jour. C’est l’Institut génétique de Nan- tes Atlantique, comme le prévoit la procédure en cours, qui en a la charge. Pour Me Gérard Baudoux, avocat historique d’Omar Raddad, « c’est une excellente nouvelle pour la défense. Quant à la correspondance avec une empreinte au FNAEG, c’est de nature à bouleverser complètement la vision de l’affaire. Car, a priori, cette empreinte devrait, selon toute vraisemblance, correspondre avec l’ADN d’une personne qui a eu affaire avec la justice. Et qui semble donc écarter l’hypothèse de manipulations ultérieures par des enquêteurs ou des huissiers » . Un avis que ne partage pas Jean-Michel Prêtre : « Qui nous dit qu’en trente ans un policier, un huissier ou un avocat n’a pas fait l’objet d’une inscription au fichier? Sans parler des très nombreuses personnes qui ont été amenées à manipuler des objets de la scène de crime… Et qu’il faudra d’ailleurs répertorier » . Il n’empêche, pour celui qui fut l’un des tous premiers défenseurs d’Omar Raddad, « cet ADN accrédite la théorie que nous avions avec Me Girard selon laquelle Mme Marchal n’était pas seule dans la cave. Et avait pu inscrire la fameuse phrase sous la conduite d’une autre personne. Je pense même qu’elle a volontairement commis cette faute d’orthographe, car elle n’était pas coutumière, pour l’indiquer aux policiers… » précise encore Me Baudoux.