Nice réécrit l’histoire
La victoire à Salzbourg permet au Gym de revenir dans la course à la qualification comme de mettre fin à une série de vingt déplacements sans succès en Coupe d’Europe
Ce Gym n’arrête pas le progrès. Au parcours historique qu’elle mène en championnat, l’escouade de Lucien Favre a ajouté un fait d’armes inédit sur son chemin européen, hier soir à Salzbourg : gagner à l’extérieur. Ce n’était jamais arrivé en plus de 40 ans et vingt déplacements (4 nuls, 16 défaites). L’anecdote n’est pas banale, et l’atténuer au terme d’un match pas toujours maîtrisé contreunRed Bull qui semble le plus faible adversairedugroupe, ce serait faire la fine bouche. « On n’est pas en mesure de gérer un match, répète Lucien Favre à qui veut l’entendre. C’est la Coupe d’Europe, on ne va pas maîtriser contre une équipe comme Salzbourg. Ils ont été bons dans le pressing, ils ont deux, trois situations de marquer, on était parfois à la limite. Nous aussi, nous avons des opportunités de 2-0 en première période. Si on avait joué juste, on pouvait mieux faire. Mais on était déjà content à 1-0, ça suffit. » C’est suffisant quandon est capable d’aligner unsixième clean-sheet cette saison pour une quatrièmevictoire sur la plus petite des marges. Pas toujours serein dans l’utilisation du ballon, le Gym de Favre compense par une abnégation, une solidarité et une combativité à toute épreuve. Et quand
Alassane Plea est capable d’apporter une touche de réalisme à son activité immense dans le pressing comme le replacement, le cocktail est parfait. Sauf pour un coach perfectionniste comme le technicien suisse.
Lucien Favre : « Parfait pour espérer un peu »
« Ce n’est pas parce qu’un avant-centre ne marque pas qu’il n’est pas bon, et ce n’est pas parce qu’il marque qu’il est bon. Je suis content pour lui, il presse très bien le défenseur et termine bien l’action. Mais il y a encore du travail pour tout le monde. On doit notamment anticiper les récupérations du ballon pour avoir un temps d’avance sur l’adversaire. Il faudra des mois et des mois pour arriver à ça. » La marge de progression est
encore importante pour une équipe revenue dans la course à la qualification. La victoire de Schalke à Krasnodar (0-1) confirme que le deuxième billet pour les 16es de finale se jouera contre les Russes. « C’est un succès parfait pour espérer un peu, dixit le coach. Ça va être dur face à des équipes
qui ont des budgets de 300 millions d’euros, mais on va continuer de prendre match après match. » Le prochain rendez-vous européen, c’est le 3 novembre à l’Allianz, pour la manche retour contre Salzbourg. D’ici là, Nice se déplacera à Metz dimanche, et recevra Nantes la semaine suivante.
Probablement sansDalbert, touché au genou sur une intervention défensive. Le Brésilien passera une IRM aujourd’hui, tout comme le capitaine Baysse, lui aussi pour une douleur à l’arrière du genou. Ce seront les deux seuls points noirs d’une soirée marquée par le déplacement de 1 260 Niçois qui ont animé et coloré une Red Bull Arena désertée par les locaux (moins de 10 000 spectateurs). « C’était magnifique. On était surpris de voir autant de supporters, c’est une récompense pour eux aussi », témoigne Lucien Favre. « On s’est cru chez nous, surenchérit Belhanda. Sans eux, ce n’est pas pareil. Leur soutien nous pousse à se donner à fond. » Il faudra aussi composer sans eux dans deux jours en Lorraine.