«On est tous responsables »
« Ma fille avait douze ans. Elle était au collège CharlesIII. C’est difficile de retracer toute l’histoire. Ça a duré plusieurs années. On est tous responsables. Je m’en souviens à partir du moment où elle a refusé d’aller à l’école. Elle est allée plusieurs fois aux Urgences pour des douleurs abdominales qui étaient alors identifiées comme liées au stress. Au fil du temps, ma fille m’a expliqué que ses copines l’attaquaient sans arrêt sur sa sensibilité et sa fragilité. Avec le stress, elle a pris un peu de poids. Bien qu’elle ne fût jamais obèse, ses ca- marades de classe ont commencé à l’attaquer sur son aspect physique. Peu à peu, elle a perdu ses amies. On lui jetait des morceaux de papier dessus. Ça a commencé en 5e et ça s’est poursuivi en 4e. Elle a refusé de changer de classe, car elle avait peur des réprimandes de ses camarades. Nous en avons parlé avec l’assistante sociale qui aidait ma fille à monter en classe car elle ne parvenait même plus à pénétrer dans le bâtiment. La psychologue m’avait dit: « C’est de la phobie scolaire » . » La fille de Victoria est restée deux mois dans le service psychiatrique du CHPG. Elle est restée déscolarisée deuxmois pour dépression au CHPG. Après, c’était pire. « Elle s’en est sortie parce qu’elle est partie en internat à l’étranger. Tout est alors rentré dans l’ordre. Et elle en est sortie plus forte. » Aujourd’hui, Victoria* est une maman sans inquiétude. Sa fille poursuit brillamment ses études et a retrouvé un équilibre de vie.
* Le prénom a été modifié.