Airbnb, ambassadeur du tourisme en Paca?
Emmanuel Marill, directeur France de la plateforme, lance une opération séduction pour redorer le blason de la destination hexagonale, second marché après les États-Unis
Visite niçoise pour Emmanuel Marill. L’occasionpour le directeur d’Airbnb France, de recevoir récemment les « super-hôtes » de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les mieux notés sur la plateforme de location de courte durée entre particuliers. Ces champions de la « location à domicile » ont reçu le titre d’« ambassadeur régional ». À travers eux, le directeur d’Airbnb veut réaffirmer la légitimité de sa plateforme et sa complémentarité avec l’hôtellerie classique.
Pourquoi faire un « tour de France » des régions et le débuter à Nice? On pense que Airbnb est une marque parisienne, un peu bobo... pas du tout. % des logements proposés ne sont pas en Ile- de-France. Avec hébergements, la région Paca représente % du total. On a lancé en juillet le concours Maisons de France, pour promouvoir le patrimoine des régions. C’était juste après l’attentat de Nice, on voulait commencer ici, pour le symbole et pour rencontrer les gens.
Avec un pourcentage de logements équivalent voire supérieur à celui du parc hôtelier on vous accuse toujours de faire de la concurrence déloyale... Je pense qu’il y a une vraie complémentarité. D’abord, il y a communes [sur , ndlr] dans la région Paca où nous sommes présents et où il n’y a pas d’hôtels. Et surtout, nous avons aujourd’hui un objectif Emmanuel Marill, ans, est directeur de Airbnb France.
commun: redorer le blason de la France à l’étranger. Et puis il y a aussi des gens qui viennent dans cette région pour Airbnb.
Que répondre aux hôteliers qui prétendent qu’un hôte Airbnb ne va pas consommer autant
que s’il était à l’hôtel? Par exempleàSaorge, il n’yapas d’infrastructures hôtelières, mais une dizained’Airbnb. L’andernier, personnesyont étéhébergées. Cespersonnes vont à l’épicerie, aurestaurant… Nos études d’impactmontrent que les personnesont tendanceàrester plus longtemps (, nuitsen moyenne) et dépenser un peuplus dans le commerce local et les loisirs que lorsqu’elles vont à l’hôtel. Sur lesdouze derniers mois, Airbnb a contribuéàl’économie régionale à hauteur de millions d’euros, dont millionsdedépenses directes des voyageurs. L’augmentation avait été très forte autour de l’Euro de football, il y a forcément eu un décrochage sur une quinzaine de jours après l’attentat. Depuis deux mois la fréquentation est revenue à la normale. Mais c’était attendu, car il y a eu un gros effort de la part de la Côte d’Azur.
Airbnb en France, c’est % de clientèle étrangère, est-ce pour cela que l’image est si importante? Notre objectif va au- delà de la saison, il s’agit d’ancrer Airbnb dans le quotidien des Français. Nos hôtes sont les meilleurs ambassadeurs. Après l’attentat cet été, ce sont eux qui ont rassuré les voyageurs, en leur disant que la ville continuait à vivre, que les terrasses étaient pleines. C’est beaucoup plus puissant que n’importe quelle campagne de publicité.
Quel est le profil type de l’hôte Airbnb en région Paca? Il est âgé en moyenne de ans. C’est une tendance française, mais elle est encore plus marquée dans la région puisque % des hôtes de la plateforme ont plus de ans. On peut aussi penser que si ces personnes ne louaient pas via Airbnb, elles accueilleraient des amis ou loueraient au long cours… % des logements Airbnb sont des résidences principales. C’est notre ADN. Ensuite, il y a en France troismillions de résidences secondaires. Et un vrai phénomène, celui des volets clos : % de ces résidences ne sont jamais louées. Dans l’immense majorité des cas, des gens vont dans un endroit où ils n’auraient sinon pas pensé aller.
Les villes édictent des règlements de plus en plus contraignants. ÀNice, une seule résidence en location saisonnière par foyer fiscal est autorisée... Pour lemoment, le cadre légal est très clair pour les hôtes niçois. Évidemment, toutemesure visant à complexifier les démarches est un frein à l’économie collaborative. Mais nous rencontrons régulièrement les autorités locales pour faire en sorte que les intérêts de tous soient entendus et pris en compte.
En France, “l’uberisation” de certains secteurs, illustrée par le combat Uber contre les taxis n’a pas fait du bien à l’image de l’économie collaborative... De toute façon, une expérience de voyage n’est pas “uberisable”. Nos hôtes font voyager les gens, c’est l’humain qui est au centre.