Monaco-Matin

Vers la finde la crise politique en Espagne

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Enfin! Après dix mois d’une crise politique majeure ponctuée de nombreux rebondisse­ments, l’Espagne aperçoit le bout du tunnel. RéuniàMadr­id, le Parti socialiste (PSOE) a décidé hier, à 139 voix contre96, de laisser le Premier ministre conservate­ur du Parti populaire (PP) Mariano Rajoy former un nouveau gouverneme­nt, évitant ainsi la tenue de nouvelles élections législativ­es, qui auraient été les troisièmes en un an. « La répétition des élections serait nuisible aux intérêts de l’Espagne et des Espagnols » , dit la résolution qui l’a emporté. Elle pourrait aussi nuire aux socialiste­s « qui feraient figure de principaux responsabl­es d’un blocage dont personne ne veut » .

La crainte d’un nouveau revers

Le comité fédéral, qui fixe la ligne du parti entre les congrès, a pris sa décision après un débat bien or- donné, contrairem­ent aux invectives et aux menaces de la réunion chaotique du 1er octobre, qui a abouti à la démission forcée du secrétaire général du parti, Pedro Sanchez. Celui-ci refusait catégoriqu­ement de laisser le conservate­ur Mariano Rajoy semainteni­r au pouvoir, après un premier mandatmarq­ué par les scandales de corruption et les inégalités croissante­s. Les adversaire­s de Sanchez ont préféré avaler cette couleuvre et rester dans l’opposition, plutôt que de risquer un résultat électoral encoreplus humiliant qu’en décembre 2015 et en juin 2016, face au parti anti-austérité Podemos, en constante progressio­n. Le Parti populaire de Mariano Rajoy avait remporté ces deux derniers scrutins, mais sansmajori­té absolue et sans alliés. Pour former un gouverneme­nt minori- taire, il a besoin que les députés socialiste­s votent la question de confiance ou, a minima, s’abstiennen­t. Étant donné le vote socialiste d’hier, Mariano Rajoy devrait donc obtenir la confiance de la chambre avant la fin du mois, et l’Espagne retrouver un gouverneme­nt en novembre, après plus de 300 jours d’intérim.

Obligation de compromis

Ce sera cependant un gouverneme­nt faible, appuyé par 137 députés sur 350, qui devra guider le pays à lasortie d’une crise économique dévastatri­ce, avec un taux de chômage de 20%. Rajoy semble décidé à faire preuve de souplesse. « Si je veux obtenir plus d’appuis, il est logique que j’adapte mon discours à lanouvelle situation » , a-t-il déclaré vendredi. « Le plus probable est que ce sera une législatur­e courte » , demoins de quatre ans, a prédit le politologu­e Pablo Simon.

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(Photo AFP) Le comité fédéral du parti socialiste a décidé d’arrêter de bloquer la création d’un gouverneme­nt de centredroi­t, ce qui devrait mettre fin à la paralysie politique qui dure depuis dix mois.

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