Lecavelier était trop juste...
C’est lapatineusedumoment. Celle qui attire les regards. Dans le petit monde du patinage, Laurine Lecavelier n’est pourtant plus une inconnue, ni une enfant. A20ans, la blondinettedétient quatremédailles aux championnats de France (bronze en 2013, argent en 2014, 2015 et 2016). Dans sa besace, aussi, trois participations aux Europe (10e en 2015 et 2016) et une aux Mondiaux (31e en 2016). Avec un tel CV, loin d’être ridicule, pourquoi les projecteurs se braquent-ils davantage sur elle aujourd’hui ? Tout simplement parce qu’elle est l’une de ces filles, rares, à contesterMaé-BéréniceMeité et son hégémonie sur les glaces françaises.
Meité l’emporte à Nice
Il y a quinze jours, la native d’Enghien-les-Bains (Val d’Oise) abattu pour la première fois de sa carrière la triple championne de France en titre, lors duMastersdeVillard-de- Lans (Isère). Une énorme performanceet sans doute un déclic pour une athlètequi rêve des Jeux 2018 en Corée du Sud. Un petit exploit qu’elleentendait rééditer ceweekend à Nice, dans une ville rejointe en juin dernier afin de poursuivresa progression, après 16 annéesàGarges-lès-Gonesse (Val d’Oise). Hélas, pour la nouvelle pépite du Nice Baie des Anges Association, c’est sa principale concurrente, Meité, qui s’est imposée hiermatin à l’issue du programme libre (voir résultats ci-dessous). Une petite déception pour l’ex-pensionnaire du pôle France de Bercy, en tête à l’issue du court. « Ilmanquait un triple saut dansmon programme. Ce n’est pas dû à une chute, je n’ai juste pas essayé de le placer. J’ai quelques regrets. C’est rageant. Je n’ai fait pas honneur à la technique en commettant quelques erreurs par-ci par-là. » Un échec relatif qui n’empêche pas Laurine de regarder vers l’avenir et de voir les progrès accomplis depuis sa venue sur la Côte. « J’avais une blessure au bassin quand je suis arrivée ici. Je n’avais plus patiné depuis deux mois. Jeme suis remise et finalement j’ai beaucoupprogressé. Cette année est une bonne occasion de devenir la n°1 française. Voir l’écart avec Maé se réduire, c’est motivant. Je m’épanouis à Nice. Katia (Gentelet, sa coach, ndlr) est une artiste. J’ai ressenti le besoin de découvrir de nouvelles personnes. L’accompagnement technique ici me correspond davantage qu’àGarges. L’apprentissagedenouvelles techniques me permet d’être une patineuse plus complète. » Maé-Bérénice et Laurine se connaissent bien. Avant de partir s’entraîner aux Etats-Unis dernièrement, Meité était également au pôle France de Bercy. « Nous ne sommes pas proches mais je respecte son travail », confiaithierMaé-Bérénice. Les deux femmes ne sont pas prêtes de cesserde ferrailler. Plusieurs rendez-vous communsont déjà été cochés dans leur agenda respectif des prochaines semaines. Entre le Bompard (11-13 novembre), les France (àCaendu15 au 18 décembre) puis les Europe en République Tchèque (à Ostrava en janvier), leur duel devrait encore gagner en consistance. « La concurrence de tous les jours entre nousàBercy était devenue difficile, achève Laurine. Quand l’une performait, l’autre était moins bien moralement. Etre partie chacune de notre côté nous a faits du bien. » Et pourrait, enfin, offrir à laNiçoise son premier titre national.