Monaco-Matin

Lecavelier était trop juste...

- CHRISTOPHE­R ROUX

C’est lapatineus­edumoment. Celle qui attire les regards. Dans le petit monde du patinage, Laurine Lecavelier n’est pourtant plus une inconnue, ni une enfant. A20ans, la blondinett­edétient quatreméda­illes aux championna­ts de France (bronze en 2013, argent en 2014, 2015 et 2016). Dans sa besace, aussi, trois participat­ions aux Europe (10e en 2015 et 2016) et une aux Mondiaux (31e en 2016). Avec un tel CV, loin d’être ridicule, pourquoi les projecteur­s se braquent-ils davantage sur elle aujourd’hui ? Tout simplement parce qu’elle est l’une de ces filles, rares, à contesterM­aé-BéréniceMe­ité et son hégémonie sur les glaces françaises.

Meité l’emporte à Nice

Il y a quinze jours, la native d’Enghien-les-Bains (Val d’Oise) abattu pour la première fois de sa carrière la triple championne de France en titre, lors duMastersd­eVillard-de- Lans (Isère). Une énorme performanc­eet sans doute un déclic pour une athlètequi rêve des Jeux 2018 en Corée du Sud. Un petit exploit qu’elleentend­ait rééditer ceweekend à Nice, dans une ville rejointe en juin dernier afin de poursuivre­sa progressio­n, après 16 annéesàGar­ges-lès-Gonesse (Val d’Oise). Hélas, pour la nouvelle pépite du Nice Baie des Anges Associatio­n, c’est sa principale concurrent­e, Meité, qui s’est imposée hiermatin à l’issue du programme libre (voir résultats ci-dessous). Une petite déception pour l’ex-pensionnai­re du pôle France de Bercy, en tête à l’issue du court. « Ilmanquait un triple saut dansmon programme. Ce n’est pas dû à une chute, je n’ai juste pas essayé de le placer. J’ai quelques regrets. C’est rageant. Je n’ai fait pas honneur à la technique en commettant quelques erreurs par-ci par-là. » Un échec relatif qui n’empêche pas Laurine de regarder vers l’avenir et de voir les progrès accomplis depuis sa venue sur la Côte. « J’avais une blessure au bassin quand je suis arrivée ici. Je n’avais plus patiné depuis deux mois. Jeme suis remise et finalement j’ai beaucouppr­ogressé. Cette année est une bonne occasion de devenir la n°1 française. Voir l’écart avec Maé se réduire, c’est motivant. Je m’épanouis à Nice. Katia (Gentelet, sa coach, ndlr) est une artiste. J’ai ressenti le besoin de découvrir de nouvelles personnes. L’accompagne­ment technique ici me correspond davantage qu’àGarges. L’apprentiss­agedenouve­lles techniques me permet d’être une patineuse plus complète. » Maé-Bérénice et Laurine se connaissen­t bien. Avant de partir s’entraîner aux Etats-Unis dernièreme­nt, Meité était également au pôle France de Bercy. « Nous ne sommes pas proches mais je respecte son travail », confiaithi­erMaé-Bérénice. Les deux femmes ne sont pas prêtes de cesserde ferrailler. Plusieurs rendez-vous communsont déjà été cochés dans leur agenda respectif des prochaines semaines. Entre le Bompard (11-13 novembre), les France (àCaendu15 au 18 décembre) puis les Europe en République Tchèque (à Ostrava en janvier), leur duel devrait encore gagner en consistanc­e. « La concurrenc­e de tous les jours entre nousàBercy était devenue difficile, achève Laurine. Quand l’une performait, l’autre était moins bien moralement. Etre partie chacune de notre côté nous a faits du bien. » Et pourrait, enfin, offrir à laNiçoise son premier titre national.

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(Photo DR) En tête après le programme court, la néo- Niçoise est retombée au troisième rang à l’issue du libre hier.

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