Le meilleur des traitements
Il paraît que la baisse du chômage est due à un meilleur traitement. Non pas à un traitement humain ou économique mais à un traitement statistique initié par Hollande. C’est lorsqu’il a commencé à inverser les courbes féminines de son célibat que le découcheur de la rue du Cirque a appris à jongler avec les chiffres et découvert les vertus politiques sinon sociales de l’arithmétique bureaucratique. Bien sûr, les formations et les radiations ne permettent pas toujours au chômeur traité statistiquement de retrouver sa fierté citoyenne. Au moins peut-il passer aux yeux de sa famille et de ses amis, à défaut de quelqu’un dont la collectivité a vraiment besoin, comme un patriote soucieux de l’auto-satisfaction gouvernementale. On peut, par ailleurs, considérer que si le traitement statistique n’a pas réellement fait baisser le nombre des demandeurs, il a fait travailler davantage les comptables de Pôle Emploi. Ces préposés doivent également posséder l’art de la référence en comparant les résultats les plus positifs avec les résultats les plus catastrophiques. Ainsi, ne saurait- on affirmer que le dernier résultat est le meilleur depuis sans oublier qu’on avait enregistré le mois précédent le plus mauvais résultat depuis la même date. En application du fameux théorème d’El Khomri : «Plus un gouffre échappe à la vue à force d’être profond et plus il est
facile de nier son existence. »