Dans l’adversité, Hollande n’entend rien lâcher
Éreinté dans les sondages et donné pour « mort-vivant » à la veille d’Halloween par le New York Times, le Président veut y croire face aux velléités présidentielles de Valls
Une triple stratégie : valoriser son bilan, occuper le terrain et entonner le refrain du « Au secours, la droite revient » . Voilà le plan de François Hollande. Le Président, éreinté dans les sondages et donné pour « mort- vivant » par le New York Times, espère encore y croire face aux velléités présidentielles de Manuel Valls. Le chef de l’État annoncera dans un mois – six semaines au plus – s’il brigue un second mandat. Mais il fait sans plus attendre le service après-vente de son quinquennat. « L’essentiel aujourd’hui est de mettre en valeur ce que nous avons fait » , a-t-il encore souligné, hier, dans une interview à La Voix du Nord. « Le chômage diminue » , assure leprésident – il enavait fait la condition sine qua non de sa candidature – qui fait aussi valoir le redressement de « nombreuses entreprises » ou les « comptes publics en ordre » .
La « petite guerre des nerfs »
Et de pointer sans les nommer un FN qui « prévoit la sortie de l’Europe » et des candidats de la primaire de la droite qui « s’en prennent ouvertement à notremodèle social » . « Il faut mettre en garde nos concitoyens par rapport à ce que proposent nos opposants » , lâche François Hol- lande. S’il multiplie les signes d’entrée en campagne ou tout au moins en précampagne, le chef de l’État l’assure néanmoins : « Le temps de la campagne et de l’élection n’est pas encore venu » . Une manièrede tempérer les ardeurs de ses concurrents, à commencer par celles de Manuel Valls. Cette « petite guerre des nerfs » entre les deux têtes de l’exécutif pourrait se prolonger dans les semaines à venir, « le président restant maître de sa décision » de se représenter ou pas, observe un proche de Hollande.
« Des perspectives pour l’avenir »
Tandis que le Premier ministre écumait, ces derniers jours, les terres africaines au bras de son épouse, Anne Gravoin, proclamant sa loyauté tout en distillant ses petites phrases à l’adresse du chef de l’État, ce dernier arpente les provinces françaises. François Hollande était samedi dans le Maine-et-Loire, lundi au Louvre-Lens et sera demainenNormandie pour y rencontrer les « Maîtres laitiers » duCotentin, déjeuner avec des intellectuels et conclure un colloque de chercheurs. L’occasion de « sentir le pays à quelques semaines de sa décision finale » , confie son entourage. Dans les prochains jours, il devrait aussi « dresser des perspectives pour l’avenir » , selon un proche, autour de trois lignes de force : l’ouverture de l’enseignement supérieur aux jeunes des « quartiers » , la transition énergétique et les nouvelles technologies au service des usagers des services publics...