Monaco-Matin

Affaire Raddad : l’ADN donne un nom mais aucune certitude

- ÉRIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, confirme que des investigat­ions supplément­aires vont être nécessaire­s pour faireparle­r l’ADN récemment découvert dans le cadre de l’affaireRad­dad. La défense du jardinierm­arocainava­it en effet demandé de nouvelles analyses des portes sur lesquelles était inscrit « Omar m’a tuer » avec le sang de GhislaineM­archal, la riche héritière assassinée­dans sa villa de Mougins en . Grâceaux progrès de la science ces expertises ont permis d’isoler quatreADN masculins dont aucun ne correspond à celui d’Omar Raddad. En revanche, un rapprochem­ent a puêtre fait avec le Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG).

Similitude partielle

« L’unde ces quatreADN présente des similitude­s avec unéchantil­lon, du moins avec ce qui a été enregistré commetel au fichier » , précise avec beaucoup de prudence leprocureu­r de Nicequi estime qu’en l’état ce rapprochem­ent informatiq­ue

« n’est pas suffisant » . Les deux matériels génétiques comparés ne correspond­ent pas à  %. Impossible donc dedire s’ils appartienn­entàune seule et même personne. Il va falloir fairede nouveaux prélèvemen­ts. Non plus sur les portes saisies dans le cadre de l’affaireRad­dad, mais sur la personne censée correspond­re à l’identitéen­registrée au FNAEG. Si tant est qu’elleexiste! « Car les identités des personnes faisant l’objet d’un prélèvemen­t génétique sont parfois déclarativ­es et ne peuvent pas toujours être vérifiées par les services de police » , rappelle Jean-Michel Prêtre. Certains prélèvemen­ts apparaisse­nt donc sous de faux noms. Lapremière­étape vadonc êtrede s’assurer de sonexisten­ce réelle. Il faudraensu­ite le localiser si celui-ci est toujours en vieet, dans ce cas, procéderàu­n nouveaupré­lèvement ADN. Et enfinàdeno­uvelles comparaiso­ns qui n’auront de pertinence­que si la similitude s’avère cette fois parfaite. Si tel est le cas, il faudra encore s’assurer que cettemysté­rieuse personne n’avait pas de bonnes raisons de se retrouver un jour ou l’autreen contact avec les portes de la cave de GhislaineM­archal. Parcequ’il aurait effectué des travaux chez la riche héritière avant qu’elle ne soit assassinée, ou parce qu’il s’agirait en fait d’un ancien gendarme ou magistrat ayant euàmanipul­er ces « pièces à conviction » . Autant direque cela fait encore beaucoup de si, mais la défense du jardinierm­arocain, qui a toujours clamé son innocence, entend bien explorer cettepiste jusqu’au bout.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco