Monaco-Matin

Une vie après la mort

- C. C.

dans un hôpital du Havre, la vie de Simon (Gabin Verdet), dix-sept ans, n’est plus qu’un leurre. Au même moment, à Paris, une femme (Anne Dorval) attend une greffe providenti­elle… dialogue telle cette vague dans laquelle il s’engouffre, les derniers instants de Simon marquent le spectateur durant toute la projection. A un point qu’il est impossible pour la jeune réalisatri­ce de continuer sur cet élan poétique… À cette problémati­que, elle répond par un mélange entre réalisme et onirisme qui prend la forme d’un film choral autour de « ceux qui restent ». Par une succession de petits détails, chaque infirmière, médecin, copine, maîtresse, chirurgien, campés par des têtes connues, arrive à exister. Intelligem­ment, le film fuit le montage parallèle entre le devenir du jeune homme havrais en état de mort cérébrale et celui de la quin- quagénaire parisienne qui continuera de respirer grâce son coeur. Katell Quillévéré sépare ces deux histoires avant de les relier par l’inévitable opération, filmée à vif. Gros plan sur les coups de scalpels et l’organe saignant à l’appui. De quoi heurter les âmes sensibles, qui auraient en contrepart­ie aimé s’émouvoir davantage… Car outre ces qualités, Réparer les vivants impose malgré lui une certaine distance au lieu de déboucher sur un propos universel, pourtant recherché. L’effet secondaire d’un film qui arrive cependant à ne pas tomber dans le pathos ou le mélo. L’exercice, quasi chirurgica­l, était périlleux.

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