Le choix de l’embarras
Imaginez le désarroi d’un primo-votant prénommé Kevin. Kevin vient de recevoir pour ses ans le bac option tennis de table, un faire-part l’avisant que sa grande soeur a épouséMarie-Juana la petite copine dont il était amoureux et sa première carte d’électeur. Avant qu’il participe à une primaire (peutêtre à deux) puis au scrutin présidentiel, on lui détaille la situation: Hollande est tombé si bas que si, par miracle, il figurait au second tour, le très croyant Poisson rejoindrait, à condition qu’elle change de programme (sic), Marine Le Pen tandis que de son côté dans le même cas, Sarkozy opterait pour son successeur auquel Manuel Valls promet d’être loyal mais libre. Difficile d’annoncer la déloyauté en termes plus galants. D’un autre côté, Alain Juppé, le grand favori, s’est flanqué de François Bayrou grâce à qui Hollande a pu battre Sarkozy en . Il faudra également expliquer à Kevin que la mère patrie plus impatiente de lui offrir un président qu’un emploi lui épargnera de ce fait l’impôt sur la fortune. Peut- être Kevin se portera-t-il au secours de Copé pour lui éviter la honte du « zéro-suffrage » ou pour Bruno Le Maire qui, quand il se rase le matin, se regarde comme Chimène regardait le Cid. Il restera à Kevin plusieurs possibilités: attendre la primaire de gauche pour rallier Philippe Poutou ou s’inscrire sans formalité, sans déplacement et sans rien
payer au Parti des Abstentionnistes.