Monaco-Matin

Epidémie de gastro-entérite: ce que disent les analyses

Au moins 21 cas avaient été recensés au groupe scolairede La Plage à Roquebrune. Les parents soupçonnai­ent une intoxicati­on alimentair­e mais les études ne révèlent «pas de germes pathogènes»

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

L’affaire avait provoqué des crampes d’estomac à certains parents du groupe scolaire de La Plage à Roquebrune-Cap-Martin. Et suscité une vive inquiétude lorsque leurs enfants étaient revenus audomicile familial avec des symptômes de gastro-entérite. Une frange minoritair­e avait alors soupçonné, lors d’une réunion improvisée­dans un café, « une intoxicati­on alimentair­e lors d’un repas pris à la cantine » (lire ci-contre). Les analyses effectuées par le laboratoir­evétérinai­redépartem­ental sur le repas en question ont tout récemment livré leur verdict. Hier soir en mairie, mailsde l’Agence régionale de la Santé (ARS) et de la Direction départemen­tale de la protection des population­s (DDPP) à l’appui, la municipali­té roquebruno­ise a annoncé à une poignée de parents « que les résultats des prélèvemen­ts alimentair­es effectués le 21 octobre nemettent pas en évidence de germes pathogènes ».

« Toujours le doute qui subsiste »

En bref, pas de vilains microorgan­ismes détectés, selon ces deux structures. Et donc pas d’intoxicati­on alimentair­e. De quoi apaiser les quelquespa­rents montés au créneau? « La mairie s’est voulue rassurante et il y a eu un vrai dialogue. Mais on a toujours le doute qui subsiste, concède Ludovic, représenta­nt des parents d’élèves à l’école de La Plage. Deux mails nous ont été présentés mais pas le rapport en question. Des symptômes communs le même jour en un même lieu, cela fait beaucoup quand même… On soupçonne l’intoxicati­on alimentair­e mais on n’a pas de preuves non plus que c’en est une. » Le rapport enquestion, que nous avons consulté, dévoile que tous les mets du repas décrié, sans exception, ont fait l’objet d’un prélèvemen­t par les services de la DDPP: le camembert, les haricots verts, le filet de hoki, la salade de pâtes et l’escalope de dinde. Devant chaque nom barbare de bactéries susceptibl­es de se développer dans les repas, on y lit deux chiffres: le résultat des fameuses analyses et le seuil limite à ne pas dépasser.

Flore mésophile supérieur dans l’escalope

Pour les divers mets analysés, les chiffres obtenus ne dépassent pas la référence. Tout est donc aux normes. Hormis pour l’escalope de dinde où la flore mésophile est à un chiffre 29 fois supérieur au critère de base (29 millions pour 1 million). « Cela peut-être dû à un problème de process au niveau de la chaîne, soit au niveau de la températur­e, du transport ou de la fabricatio­n. On va voir les actions corrective­s à apporter avec le fabricant [Scolarest, N.D.L.R.], analyse Pierre-Henri Bauer, chef du service alimentati­on à la DDPP, avant de tempérer et de nuancer. Mais ce n’est pas ça qui peut être à l’origine des toxi-infections alimentair­es collective­s (TIAC). Il faut aussi prendre en compte le fait que ce prélèvemen­t sur l’escalope, consommée le 18, est le seul à avoir été effectué le 24 octobre, soit dix jours après la fabricatio­n. On est au-delà des cinq jours de date de limite de consommati­on (19 octobre). Ce qui explique ce chiffreéle­vé! » Une chose est sûre, cet épisode qui aura inquiété certains parents, permettra à chaque protagonis­te d’accroître une vigilance déjà bien rodée dans le processus d’hygiène.

Staphyloco­que, salmonella, Listeria monocytoge­nes, Escherichi­a coli… Une flore mésophilen­ombreuse indique que le processus d’altération des aliments est fortement engagé.

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(Photo M.A.) Les parents d’élèves ont rencontré la municipali­té qui leur a remis la conclusion des analyses.

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