Un plan sordide motivé par l’appât du gain
Le scénario esquissé par la justice, en rappelant que tous ces hommes sont présumés innocents, c’est celui d’un restaurateur étoilé, Giuseppe Serena, qui ne se remet pas de la faillite de son établissement. « Il avait fondé beaucoup d’espoir dans le restaurant La Réserve, selon un proche du dossier. Sentimentalement et professionnellement.» Selon nos informations, c’était une douce folie. Cette location- gérance lui aurait coûté euros par mois. Et, euphorique, Giuseppe Serena aurait même investi un million d’euros dans la rénovation des lieux. « J’ai pris des risques et j’y laisse des plumes, mais nous ne sommes pas des malhonnêtes », avait déclaré le restaurateur le mai dans les colonnes de Nice-Matin lors de la liquidation de l’établissement. Il aurait depuis dû revendre son bel appartement, pour un autre de moindre standing. Ruiné, blessé dans son amour-propre, selon le portrait dressé par le procureur de la République de Nice, Giuseppe Serena aurait donc ruminé une haine tenace et un plan sordide. Comment s’est constituée l’équipe destinée à enlever Mme Veyrac? Il reste des zones d’ombre. Le point commun, c’est l’appât du gain. Tous les protagonistes, pour des raisons différentes, étaient à sec. Quelle rançon espéraient-ils ? Plusieurs centaines de milliers d’eu- ros, plusieurs millions ? % de la somme avait été promise au SDF anglais, Philipp Dutton, ancien des forces spéciales britanniques, selon ses aveux en garde à vue. Toujours selon lui, « Tintin » devait toucher euros. Ils auraient envisagé de se faire verser la rançon en liquide, à l’ancienne, avec tous les risques que cela comporte. C’est Philipp Dutton qui était chargé de la récupérer, selon son propre aveu. Les hommes de main, eux, ont été recrutés dans les quartiers niçois. Tous ne sont d’ailleurs vraisemblablement pas sous les verrous.