L’accord de Paris sur le climat entre en vigueur
Moins d’un an après son adoption à Paris par 195 pays, le premier accord mondial pour éviter un emballement des dérèglements climatiques est entré en vigueur hier, à trois jours du début de la COP22 de Marrakech, où il sera question de son application. « Cette entrée en vigueur rapide est un signal politique clair confirmant que tous les pays sont engagés en faveur d’une action décisive contre le changement climatique » , se sont réjouis Patricia Espinosa, la responsable climat de l’ONU, et Salaheddine Mezouar, le ministremarocain des Affaires étrangères, qui présidera la COP22. Même son de cloche du côté de l’Élysée: « Jamais un accord international n’aura mis aussi peu de temps pour être ratifié » , « à peine onze mois » , a souligné François Hollande. Et la Commission européenne a salué « un événement exceptionnel » .
Les efforts ne font que commencer
Pour entrer en vigueur, l’accord devait être ratifié par 55 pays représentant au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre. Ce qui s’est produit bien plus vite que prévu: 97 des 192 États ayant signé le texte (représentant 67,5% des émissions) l’ont ratifié. Et une vingtaine devraient encore le faire d’ici à l’ouverture de la réunion de Marrakech, a indiqué la présidente de la COP21, Ségolène Royal. Pourmarquer cette étape, la tour Eiffel s’est illuminée de vert hier soir, avant l’Arc de Triomphe et les quais de Seine. « Accord de Paris, c’est fait! » , pouvait-on lire sur la dame de fer. Des bâtiments publics devaient être éclairés ailleurs dans le monde, à Adelaide, Bruxelles, Marrakech, New Delhi, Sao Paulo. Cette bonne nouvelle ne doit toutefois pas masquer les immenses efforts que les pays vont devoir faire pour respecter l’objectif de limiter la hausse du thermomètre « bien en deçà de 2°C » par rapport à avant la Révolution industrielle: il va désormais falloir trouver les moyens d’intensifier une transition économique et énergétique déjà amorcée, mais difficile. Car le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre implique un basculement à très grande échelle vers les énergies vertes et un abandon des fossiles (pétrole, charbon, gaz).