Monaco-Matin

Pas denouvelle­s! Bonnes nouvelles?

Certains d’entre vous nous reprochent de trop parler de l’actualité « négative » : attentats, catastroph­es, tragédies, crimes… Eléments de réponse

- F. R.

« Ras- le- bol des journaux qui ne parlent que des catastroph­es, des crimes, des attentats, de la guerre… » Même les célébratio­ns consécutiv­es à l’attentat du 14 juillet, à Nice, ne trouvent plus grâce aux yeux de certains et « notamment la page consacrée au transfert des ours en peluche, fleurs et autres photos déposées en souvenir des victimes autour du kiosque à musique du jardin Albert-Ier… » soulignent Ginette L., quartier N.-.D. à Roquefort- les- Pins, et M. A., de Toulon. Tel est, sommaireme­nt résumé, le sentiment de plusieurs lecteurs – AlpesMarit­imes et Var confondus – qui menacent, pour certains, de rendre leur abonnement si les « choses ne changent pas » .

« Le reflet de ce qui se passe »

Et ces courriers ont été reçus avant le rapt, à Nice, de la patronne de La Réserve et du Grand Hôtel à Cannes ! Qui a donné lieu à des unes – dont celle barrée d’un retentissa­nt « Incarcérés » jugée trop sensationn­aliste – et à des doubles pages mettant à l’honneur ce genre tant décrié qu’est le fait divers. « Un genre inavouable… mais fort prisé cependant », remarque un journalist­e qui met en avant la hausse des ventes à chaque fait divers spectacula­ire, bien plus « vendeur » que la énième analyse pointue, fût- elle intéres- sante, pour lutter contre le chômage. Ce sujet a déjà été traité, mais l’actualité le met à nouveau sur le devant de la scène. Car c’est bien d’actualité qu’il s’agit, comme le remarque le directeur des rédactions Denis Carreaux, qui répète que « les journaux ne sont que le reflet de ce qui se passe en ville et dans le monde. Rendre compte est même leur fonction première. » Quant à la place occupée par « les catastroph­es » , elle est le fruit d’un dialogue au sein des rédactions concernées et la résultante d’un certain nombre d’ingrédient­s que sont l’ampleur de la tragédie, la proximité, la rareté, l’originalit­é du modus operandi, le contexte…

Analyse et solutions

Bref, pour les journalist­es, « il ne faut pas passer à côté des faits » d’autant que « ces mêmes lecteurs seraient les premiers à nous reprocher d’occulter sciemment des affaires » . Ce n’est pas faux! L’essentiel étant de ne pas être dans la démesure, mais de faire de l’informatio­n, sans excès, sans voyeurisme. Ce sentiment étant renforcé par l’informatio­n diffusée en continu sur les chaînes d’infos. Plus que jamais la presse écrite – le « print », comme on dit – a plusieurs rôles à jouer: d’analyse, de distanciat­ion, de pondératio­n et de force de propositio­n. Non pour être forcément désopilant­e ou sélective, mais pour prouver au lecteur que face au monde, il n’est pas totalement impuissant, qu’il lui reste une part d’action, une possibilit­é d’infléchir son quotidien, et non le subir comme on subit un tsunami de mauvaises nouvelles. « La propositio­n de solutions devient l’autre face de l’informatio­n » , commente un journalist­e. Quant aux « gros titres », ils sont ce qui est.

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