Monaco-Matin

Les passagers d’un TER gazés et frappés

- CH. P.

Le tribunal correction­nel de Nice présidépar David Hill qui a examiné cette semaine une affairede corruption rendra son délibéré le6décembr­e. Après quatreans d’enquêteet trois ans d’instructio­n, Dominique-ClaireMall­emanche, 59 ans, sous-préfète de Grasse entre 2011 et 2013, avait été renvoyée pour corruption passive et trafic d’influence. Trois ans deprison ont été requis contre elle par le procureur Lætitia Manouvrier jeudi soir. La justice doit dire si cette femme brillante, énarque au parcours profession­nel atypique et qui venait de rejoindre la préfectora­le début 2011, a bénéficié de cadeaux en échanged’actesoud’interventi­ons liés à sa fonction. Le coeur du dossier d’accusation (fondé sur des écoutes téléphoniq­ues et des échanges demails) est l’aménagemen­t de la piste des Allègres. Le propriétai­re du Mas d’Artigny, domaine de luxe entre LaColle-sur-Loup et Saint-Paul-de-Vence, aurait promis 200 000 euros au mari de la sous-préfète si le dossier se débloquait. L’aménagemen­t de cette piste de lutte contre les feux de forêts permettait d’étendre considérab­lement la surface constructi­ble du Mas d’Artigny. La sous-préfète s’est particuliè­rement attachée à faire avancer ce dossier. Un zèle suspect ? Le procureur a estimé qu’il y avait eu « un pacte de corruption dans ce petit monde de connaissan­ces et de réseaux ». Six prévenus, dont deux étaient absents, étaient renvoyés dans cette affaire. Vendredi matin, Me André Bezzina, pour la défense de Dominique-Claire Mallemanch­e, a plaidé plus de deux heures pour demander la relaxe de sa cliente. L’avocat niçois a dénoncé « une enquête orientée et partiale, sans l’ombre d’une preuve ». « On sollicite la peine de mort civile de Mme Mallemanch­e », a soulignéMe Bezzina, alorsque la sous-préfète n’avait pas de pouvoir de décision pour l’aménagemen­t d’une piste incendie dont le caractère prioritair­e était par ailleurs unanimemen­t reconnu.

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