Et si c’était eux les futures têtesde Sciences Po Menton?
Devant le grand portail en fer de Sciences Po, ils battent frénétiquement de la semelle. Impatient de lever le voile sur cet imposant édifice aux couleurs ocre qui surplombe la grande bleue. Un jour peutêtre, ces lycéensde toushorizons franchiront les portes de cet antre bien souvent jugé, à tort, élitiste. « Au contraire, ici, onvous apprendàvous ouvrir au monde qui vous entoure », jureBerke Alikasifoglu, étudiant d’origine turque en deuxième année. Des nationalités, on en compte plus de cinquante sur le campusmentonnais. Et la barrière linguistique ne semble pas êtreun frein aux relations sociales et aux enseignements. Au 1er étage, ça tchatche en français et en anglais. Une poignée de bénévoles fait découvrir la vie associatives et les initiatives étudiantes entre ces murs de savoir. « Il y a un journal étudiant, des voyages, des débats, des soirées, de l’art, du sport, de la politique…, listeZelieDucret. Cette dimension associative nous responsabilise et nous permet d’acquérir de nouvelles compétences. »
Un enseignement pluridisciplinaire
Et pas que. L’enseignement « pluridisciplinaire » prôné par le directeur, Bernard El Ghoul, permet une meilleure compréhension du monde actuel, de ses enjeux. « Demain, quand vous exercerez une activité professionnelle, vous serez aussi meilleur dans votre vie sociale et citoyenne », déclare-t-il devantun amphithéâtreRichard-Descoingsplein àcraquer, avant de présenter lesmodalités d’entrée, les enseignements dispensés et « l’après Sciences Po ». Dans l’auditoire, les visagessont concentrés, les profils multiples, les confessions religieuses et les âges différents… « Ce serait le Graal d’y rentrer, je pense avoir les capacités, se risqueRabab Beirouk, une Toulonnaise d’origine italo-marocaine de 18 ans. Cette école donne un vrai recul sur l’actualité. J’aime cet esprit… En tout cas, je vais tout donner aux concours… » Deux rangs plus loin, César, un Niçois de tout juste 14 ans, vient là en simple observateur. En classe de seconde, il n’a pas encore la maturité nécessaire pour tenter les examens d’entrée mais l’idée le taraude déjà. « C’est une école sérieuse et de qualité », commente-t-il, un brin timide. Pas loin, Ali Zainal, un père de famille, délégué permanent du Qatar auprès de l’Unesco, est venu accompagner sa fille de 17 ans, Aldana. « Ici, c’est la diversité qui se côtoie. Ces enseignements éloignent l’incompréhension et permettent la compréhension. Avec ça, moins de guerres dans le monde » , caricature-t-il. « J’aimerais être diplomate dans l’humanitaire » , confie sa fille. Sciences Po, c’est aussi ça: la porte ouverte à des métiers de prestige. Encore faut-il y rentrer. Et si la sélectionest rude, elle n’est pas insurmontable. Après les concours écrits tant redoutés, les entretiens oraux épurent une nouvelle fois la liste des futurs étudiants. JérémyWeynands, chargé d’admission à Sciences Po, délivre quelques précieux conseils. « Il faut que l’élève soit curieux, ouvert d’esprit, qu’il ait une capacité d’analyse et de réflexion, qu’ils puissent faire le lien entre l’histoire, les questions internationales et l’actualité… » Pas une mince affaire, non plus… Histoire, droit, sciencespolitiques, sociologieetéconomie.
Savoir + Conférence de Guillaume Sainteny sur l’environnement (dans le cadre de l’ouverture de la COP22 à Marrakech), demain soir à 18 heures, à Sciences Po – 11, place SaintJulien à Menton. Gratuit. Confirmation obligatoire par courriel (info.mom@sciencespo.fr) ou par téléphone au 04.97.14.83.44. Merci de vous munir d’une pièce d’identité. Un contrôle sera effectué à l’entrée du site. La conférence sera suivie d’une séance de dédicaces.