Le Racing sans (trop) forcer
Les Cannoises ont été contraintes de lâcher un set hier soir face à Brcko, mais décrochent néanmoins leur billet pour le tour suivant, où elles affronteront les Italiennes de Modène
Il n’était nul besoin d’être grand clerc oude savoir lire dans le marc de café pour anticiper le résultat du dernier acte de cette double confrontation inédite à ce niveau. En Bosnie-Herzégovine, quatre jours plus tôt, les Cannoises avaient en effet déjà pris un tel ascendant sur leurs rivales que la qualification pour le prochain tour préli- minaire (le dernier avant la phase de poule) ne faisait, dans l’esprit de personne, plus l’ombre d’un doute. Et les premiers échanges, sous le regardexpert deYan Fang qui, quelques instants plus tôt, avait donné le coup d’envoi fictif, ne faisaient d’ailleurs que confirmer la tendance… Appliquées, sérieuses et efficaces, Kloster et ses parte- naires ont donc su éviter le piège de l’excès de confiance, pour aller cueillir un nouveau succès (le 4e de rang, toutes compétitions confondues) qui leur offre le droit d’affronter Modène, les 15 et 19 novembre prochains (match aller en Italie). Sûrement une autre paire de manches, mais c’est déjà ça de pris.
Piqué au vif
« En revanche, la perte du deuxième set a quelque chose de frustrant, relativisait Laurent Tillie. On a connu un petit moment de panique à ce moment-là. Mais bon, on a fait ensuite le nécessaire et gagner ainsi est une réelle satisfaction ». Les vice-championnes de France en titre (on a quand même du mal à s’y habituer…) ont donc très vite pris l’initiative dans ce match, virant dès lepremier temps mort technique avec - déjà - 4 longueurs d’avance. Pécule qui ne fit ensuite que prendre de l’épaisseur, face, il est vrai, à une formation bosniaque alors débordée dans tous les compartiments du jeu (16-7). Et même condamnée, dans ce premier set, àn’être que passive spectatrice de sa douloureuse agonie… Fort heureusement pour le spectacle, la deuxièmemanche sera bien plus accrochée. Et même carrément à l’avantage de Brcko, signe qu’il faut toujours seméfier d’un animal blessé. Et que la mise en garde de Tillie, la veille, n’avait rien de superflue… Les Cannoises, largement devancées au tableau d’affichage (17-22), trouveront certes les ressources nécessaires pour combler une bonne partie de leur handicap (21-22). Mais leur réaction, bien trop tardive, ne pourra empêcher leurs hôtes de venir, de manière inattendue, pimenter cette partie d’un zeste de suspense. Piqué au vif, et même tou- ché dans son orgueil, le Racing se chargea alors de présenter la note. Et fit même chèrement payer ce crime de lèse-majesté (avec un cinglant 13-2 à l’entame du 3e set). Pour, et malgré encore quelques petits flottements dans le jeu, reprendre résolument sa marche en avant. Du moins le croyait- on. Parce que ces diablesses de Bosniaques, décidément branchées sur courant alternatif, n’avaient pas encore dit leur dernier mot. Refusant d’abdiquer sans avoir, avant cela, jeté leurs dernières forces dans la bataille. Contraignant du même coup les Demoiselles du Palaisàhisser encore un peu plus le niveau. Ce qu’elles firent, et plutôt bien pour, au final, et sur un ultime block de Kloster, balayer les derniers doutes qui pouvaient encore exister... Voilà en tout cas le club du président Pesce lancé sur les rails du succès, malgré les pépins physiques qui, depuis le début de la saison, plombent le rendement de l’équipe. De bon augure, avant undéplacement, mardi à Venelles, enmatch décalé de la 3e journée de la LAF, qui aura lui aussi valeur de test…