Monaco-Matin

Des salariés du Fairmont contestent un licencieme­nt

Débrayage et mobilisati­on, hier devant le Fairmont Monte-Carlo, après le licencieme­nt d’un salarié qui avait tenté de sortir avec notamment un ustensile d’une valeur de « 72 centimes »

- NICOLAS HASSON- FAURÉ nhasson@nicematin.fr

Ils ont accroché une brosse à dents au revers de leur veste. Il est 15 heures, hier après-midi, et une cinquantai­ne de personnes se presse devant l’hôtel Fairmont MonteCarlo. L’une d’entre elles tient un balai avec, au bout, une brosse qui rappelle elle aussi l’ustensile. Et c’est justement une brosse à dents qui a conduit, hier, à un débrayage et une mobilisati­on devant l’établissem­ent. Les délégués du personnel, rejoints par le syndicat Hôtels cafés restaurant­s et celui des Cuisiniers, pâtissiers, tabliers bleus, protestent contre « une sanction énorme, disproport­ionnée » , livre Jean- Pierre Messy, le secrétaire général du syndicat des cuisiniers pâtissiers. Il parle du licencieme­nt d’un salarié du Fairmont Monte-Carlo pour « une brosse à dents et quelques viennoiser­ies mises à dispositio­n du personnel » .

« Un geste humain »

C’était le 6 octobre dernier. Ce jour- là, Noureddine, un plongeur qui va sur ses 57 ans, finit son service. Celui qui travaille ici depuis 2005 trouve par terre « une brosse à dents jetable réservée aux clients d’une valeur de 72 centimes » , selon Jean-Pierre Messy. Noureddine la met dans son sac. Il prend aussi quelques viennoiser­ies, qui, selon Jean-PierreMess­y et des salariés croisés hier, peuvent être consommées par des employés. Comme il a faim et que sa voiture est garée à Beausoleil, il se dit qu’il mangera en route. Sauf qu’au moment de quitter les lieux, on lui demande d’ouvrir son sac. Un « simple contrôle de routine connu et accepté par tous les salariés » , selon la direction (lire ci-contre). La brosse à dents est dedans. Le 13, le courrier tombe: licencié. « Il n’avait pas du tout l’intention de voler quoi que ce soit » , reprend Jean-Pierre Messy. Il demande « un geste humain » , et « la réintégrat­ion » de Noureddine. Même si « on a déjà vu la direction, plusieurs fois. Ils nous ont répondu qu’ils avaient pris la décision et qu’ils ne reviendrai­ent pas dessus » . Les salariés se sont mobilisés par « solidarité » , et pour « dénoncer l’injustice » , tonne-t-il aumicro, sous le vent frais qui agite des drapeaux rouges ou blancs. Ils fustigent, aussi, « des pratiques venues d’un autre temps », lâche Olivier Cardot, le secrétaire général adjoint de l’Union des Syn- dicats de Monaco (USM). Après la mobilisati­on d’hier, tout lemonde pourrait à nouveau se rassembler, bientôt. Le 6 décembre, l’USM appelle à une nouvelle mobilisati­on interprofe­ssionnelle, comme celle de juin dernier, qui avait rassemblé un millier de personnes dans les rues.

 ??  ??
 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Ils étaient une cinquantai­ne, hier, devant l’hôtel Fairmont Monte- Carlo. Une action de solidarité avec le salarié licencié, pour demander sa « réintégrat­ion » et dénoncer « l’injustice » de la situation.
(Photo Jean-François Ottonello) Ils étaient une cinquantai­ne, hier, devant l’hôtel Fairmont Monte- Carlo. Une action de solidarité avec le salarié licencié, pour demander sa « réintégrat­ion » et dénoncer « l’injustice » de la situation.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco