Trois accords économiques signés avec les Azéris
Les choses n’ont pas traîné. Au premier jour de la mission menée par le Monaco Economic Board en Azerbaïdjan, hier, les dirigeants économiques sont entrés immédiatement dans le vif du sujet
Six caméras de télévision, trois photographes, autant de journalistes. Lenombre demédias présents dans cette grande salle du BakuBusiness Center, hiermatin à Bakou, laisse imaginer que la rencontrequi s’y prépare n’est pas anodine. Quelques minutesavant l’ouverture des débats, la salleest pleineàcraquer de chefs d’entreprise. D’un côté, cellesetceuxduMonacoEconomic Board, venus dans la capitale de l’Azerbaïdjanpourymener une mission économique de deux jours. Ils sont 32. Del’autre, celleset ceuxqui jouentàdomicile, lesAzéris. Ils sont plus du double.
Invitation au business
Les dirigeantsdes deux pays sont là, très clairement, pour faire du business. Le premier à le souligner et l’encouragerest un certain SahilBa- bayev, vice-ministre de l’Économie de la République d’Azerbaïdjan. Ce n’est pas rien. « Cette rencontre se veut très concrète, indique-t-il en préambule. La collaboration entre nos pays est cruciale. Je vous invite tous à être actifs pour créer un environnement debusiness.» Unmessagequi s’adresseenpriorité àses compatriotes, àqui lemembre du gouvernement, qui a étudié en Principauté durant quelques mois en 1997, assure que « Monaco est une excellente destination pour le tourisme, dans les domaines de l’assurance et de la banque, mais aussi des hautes technologies. » Et à l’attention des Monégasques: « L’Azerbaïdjan est unbeau pays, dont le potentiel économique est intéressant pour vous. » Desencouragementslargement partagés par Michel Dotta, le président du MEB, pour qui « le renforcement des relations entre nos deux pays est une excellente nouvelle » . Et de le démontrer aux chefs d’entreprise azéris en lançant un clip de promotion des atouts économiques de la Principauté.
Les énergies renouvelables en commun
Il ne restait plus alors qu’à entrer dans levifdusujet. Les choses n’ont pas traîné. Écourtant son passage pour causedeplanning sansdoute ultra-serré, le vice-ministrede l’Économie a proposé que les trois accords de coopération prévus soient signés illico. Le premier engage le MEB et Azpromo, l’organisme de promotion des entreprises azéries. Pour la plus grande joie de son président Rufat Mammadov: « Nos deux pays ont intérêt à établir des relations de business. » Cet accord de coopéra- tionmutuelle vise à entretenir des échanges réguliers entre les deux organismes, faciliter les contacts pour lesentreprises des deux pays, rendre leursdémarches plus efficaces. Michel Dottaaensuiteparaphé un second accord similaire, avec l’équivalent de laChambredecommerce de ce pays du Caucase. Le troisième accord étaitmoins attendu. Il faut direqu’il est consécutifàune visiteàBakou très récente, effectuée seulement dix jours plus tôt par Eric Villalonga, le gérant de la société « MonacoGreen Energy », qui officiait, pour le coup, en tant que président de la Chambre des énergies renouvelables et de l’écologie de Monaco (Cerem). « J’ai rencontré ledirecteur du Département des énergies renouvelables d’Azerbaïdjan, explique-t-il. J’ai découvert à quel point ce pays s’engageait dans ce domaine, avec une vo- lonté politique très forte d’indépendance énergique d’iciàdix ans grâce aux énergies renouvelables. » D’où l’idéed’un rapprochement via un accord de coopération, qui a donc été signé hieravecune société d’État azérie spécialisée dans les secteurs des énergies renouvelables. Cet accord servira à « mettreen place une coopération profitable à tous » , mais aussi à « créer ensemble des systèmes en énergie renouvelable » , explique Eric Villalonga. Avant même que les chefs d’entreprises aient le temps de se rencontrer pourétablir des dizaines et des dizainesdecontacts ( lireci-dessous), Monégasques et Azéris étaient déjà entrés dans le concret.