« Les relations d’amitiévont continuer, mais c’est la grande inconnue »
Attendu hier après-midiàune réunion organiséeàMarseille pour évoquer l’après élection avec les autorités diplomatiques, le défenseur de l’amitié franco américaineàMenton réagissait hier matin « à chaud ». C’est un peu la douche froide. Je pensais qu’Hillary Clinton gagnerait mal mais gagnerait tout de même. On savait qu’elle et son cabinet étaient nos amis. Nous étions donc rassurés, tranquilles. On ne sait pas ce qu’il en est pour M. Trump, compte tenu de sa campagne et de son inimitié affichée contre la France. Cela dit, je ne suis pas du tout pessimiste sur l’avenir de nos relations. LesAméricains aiment les Français donc il n’y aurapas de problème entre les gens. Nous sommes amis pour le meilleur commepour le pire. Il y aurades conséquences, mais reste à savoir lesquelles.
Que craignez-vous? Ce n’est pas un véritable candidat républicain, il n’apas eu de carrièrepolitique et il n’a donc travaillé sur aucun dossier qui pourrait nous donner un aperçu de ce qu’il va faire. On tombe sur une grande inconnue. C’est, de plus, uncandidat de la téléréalitéqui pourrait s’adonner àdes débats passionnés. Mais quand on repense à Reagan, tout le monde s’était moqué de lui, alorsque ses relations avec Mitterrand se sont révéléesbonnes. Les relations vont donc continuer mais j’ai quelques inquiétudes par rapport à lagéopolitique. Comment analysezvous cette victoire? C’est la majorité silencieuse quiaparlé. Lesminorités se sont visiblement peu déplacées. Moi, je ne me mêle pas des problèmes des deux pays. Pauvreté, ras-le-bol, qui poussentàvoter populiste en pensant que tout sera réglé. Il est possible que des Américains veuillent quitter leur pays. Nous avons une cellule d’intégration si besoin. Ils savent qu’ils peuvent compter sur nous. On sera toujours là.
Ce résultatpeut-ildonner l’exemple pour les élections françaises? LesLePen ont déjà faitun communiqué exprimant leur joie. Cesgens se servent des soucis des autres. Reposent surunenation exclusive. Je ne suispas contrele protectionnisme, maisàcondition d’uneouverture sur lemonde. Surtout quandonaunpassé commun. Personne ne croyait à unetelle issue pour les États-Unis, il pourrait toutàfaityavoirun rebonden France.
Cela changera-t-il quelque chose pour vous? Je n’aipasàporterunjugement. Ilnousfautdela retenue, dela prudence. C’estunÉtatsouverain, lesAméricainsl’ontélu. Nos présidentsd’honneursontle présidentfrançais et l’ambassadeur d’AmériqueenFrance. Celuique Trumpvadoncnommer. Nousnous devonsderespecterl’élection. De respecternosnouveauxinterlocuteurs.