Monaco-Matin

« Une piqûrede rappel »

Critiqués après lematch à Caen, Cyprien et Cardinale font une mise au point. Entretien croisé

- VINCENT MENICHINI

La séance de dédicaces était prévue de longue date. Au club, on n’a donc pas entendu que WylanCypri­en et Yoan Cardinale fassent lebuzz après la défaiteàCa­en et ces mots qui ont dépassé leurs pensées pour les propulser en première ligne. Hier aprèsmidi, du côté des Mutuelles du Soleil, les deux joueurs du Gym ont pris un vrai bain de foule, avant de répondre aux questions de NiceMatin. Cette fois, il n’yapas eu de dérapage, mais l’envie de ne pas passer pour ce qu’ils ne sont pas.

C’est toujours unmoment particulie­r de rencontrer autant de fans (plus d’une centaine)… Yoan Cardinale : oui, bien sûr. C’est plaisant. Les résultats sont au rendez-vous, les gens ont le sourire, des mots très gentils.

Wylan Cyprien : c’est une première avec Nice. Ça ne nous coûte rien de signer des autographe­s. On voit que lorsqu’ils partent, les gens sont remplis de joie. C’est important de passer du temps avec les supporters afin de leur rendre tout ce qu’ils nous donnent. Il ne faut jamais couper ce lien qui nous unit.

Les yeux des enfants sont emplis d’amour quand ils sont face à vous. Vous vous en rendez compte ? Y.C. : j’étais comme eux gamin devant des joueurs. Etre face à eux désormais, ce n’est que du bonheur. W.C. : moi aussi, j’étais comme un dingue quand je voyais un pro. On rend des petits heureux qui raconteron­t tout ça à leurs copains le lendemain à l’école.

Qui étaient vos idoles ? Y.C. : Lloris et Buffon. W.C. : j’étais plus Ronaldinho époque PSG. Un vrai fan.

Vous avez croisé des supporters caennais lors de cette séance de dédicaces ? W.C. : je n’en ai pas vu (sourires). Y.C. : moi, non plus…

Depuis la défaite à Caen, vous avez fait le buzz suite à vos déclaratio­ns d’après-match… W.C. : franchemen­t, il n’y avait rien de méchant. J’ai juste dit que sur ce match-là, Caen m’a fait penser aux équipes que j’ai pu affronter en Ligue  par le passé, à savoir des blocs bas, etc. C’est un championna­t très défensif. Je sais très bien que ce n’est pas une équipe de peintres, il y a plein de bons joueurs dans cet effectif. J’ai juste été surpris de la voir jouer de la sorte. Après le match, j’étais en colère. Lesmots ont pu m’échapper. Si ça a pu blesser des supporters caennais, je m’en excuse. Mes propos ont été mal interprété­s. C’était juste maladroit. Je n’ai pas pris la grosse tête. Y.C. : je n’ai rien dit de bien méchant. Sur cette rencontre, on ne peut pas dire que Caen a fait un grand match de football. Mais les Caennais ont du mérite, ils ont gagné. Et ça, personne ne peut leur enlever. Je trouve juste dommage que les gens achètent leur place pour voir ce spectacle. Le football, c’est du plaisir. Mais ne commencez pas à penser qu’on a le ‘‘boulard’’.

Vous n’étiez pas habitués à la défaite en Ligue , d’où cette frustratio­n... Y.C. : ça devait arriver. On savait très bien qu’on n’allait pas rester invaincu pendant  matchs. C’est arrivé à Caen. W.C. : ils ont gagné. Bravo à eux !

Wylan, au fait, vous savez qui est en tête de la Ligue  ? (Direct) Brest. Je suis tous les matchs de ce championna­t.

Et du National ? W.C. : je ne sais pas trop… Y.C. : Concarneau (bonne réponse).

Si on vous avait dit que vous seriez invaincus jusqu’à ce déplacemen­t, vous nous auriez pris pour des fous, non ? Y.C. : on savait qu’on avait une bonne équipe, mais on n’y aurait pas cru. Douze matchs invaincus, une place de leader en novembre, c’est beau, non ? On est fier de ce qu’on a fait. On bosse vraiment bien depuis le début de la saison. W.C : c’est dommage de ne pas avoir su trouver les réponses pour contourner ce bloc caennais. On s’en est pris à l’arbitre, au style de jeu de l’adversaire, mais avant tout, nous sommes les fautifs. On a manqué de patience. On va vite se remettre au boulot pour répondre présent à SaintEtien­ne. Même Paris a perdu des matchs, il n’y a pas mort d’homme.

Avez-vous le sentiment d’être vraiment beaucoup plus attendus ? Y.C. : c’est sûr. En fin de saison dernière, on était craint également, mais là, c’est un cran au- dessus. En face, les équipes mettent à chaque fois des systèmes pour nous faire déjouer. Recevoir l’OGCNice, c’est un événement, alors qu’on n’est pas un grand d’Europe. On est juste une bonne équipe de Ligue . A la fin du match, les Caennais ont fait la fête. On était frustré, mais d’un autre côté on se dit que de battre le Gymdésorma­is, c’est quelque chose de fort. Ça signifie que le club a évolué, qu’il a franchi un palier. Je suis très fier de faire partie de cette aventure. W.C. : ça devient de plus en plus compliqué. J’avais l’impression que Caen avait battu le PSG, alors qu’on n’a rien à voir pour l’heure avec l’équipe parisienne. On est juste l’OGC Nice, une belle bande de copains. On a des qualités. Il faut faire peur par le nom, mais aussi sur le terrain enmettant tous les arguments de notre côté.

Derrière, Paris etMonaco ne lâchent rien… Y.C. : j’aime beaucoup quand vous dites ‘‘derrière’’ (rires). Ils ne sont qu’à trois points, ce n’est rien ! W.C. : on sait très bien qu’on a des machines à nos trousses. Pour l’heure, on est devant, profitons- en. Sans se prendre la tête.

Pour clôturer le débat, ce match à Caen, c’est un avertissem­ent ? Une bonne piqûre de rappel (phrase prononcée en même temps)… Y.C. : soit on gagne, soit on apprend.

Cyprien avec les Espoirs Quelqueshe­uresseulem­entaprèsla­séance dedédicace­s,WylanCypri­enaétéconv­oqué avec l’équipe de France Espoirs pour palier le forfait du défenseur de Toulouse, Issa Diop. Les Bleuetsaff­rontent la Côte d’Ivoire cesoiràBea­uvais(18h45), puisl’Angleterre lundi à Bondoufle (20h45).

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ??
(Photo Cyril Dodergny)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco