Monaco-Matin

Ikebanaet zénitudeàl­a médiathèqu­e

- MARIE-EVELYNE COLONNA

Samedi après-midi, 14 personnes ont bravé lemauvais temps pour se rendre à la médiathèqu­e du Four banal pour deux heures d’initiation à l’ikebana, dispensées par Noriko Onda, grand maître dans cet art japonais de « faire vivre les fleurs ». Ce rendez-vous était organisé par la mairie et la médiathèqu­e. Le maire, Jean-Jacques Raffaele, a tenu à accueillir Noriko Onda et les participan­ts: « Merci de votre présence et de participer aux activités que nous vous proposons, cela nous encourage à continuer. » La séance a commencé par une brève explicatio­n: le Kadô (autre mot pour l’Ikebana) signifie la voie des fleurs. Quand on pratique cet art, on est sur un chemin qui n’a pas de fin. Après 40 ans d’exercice, Noriko Onda chemine toujours. La codificati­on de l’art d’arranger les fleurs s’est faite sur le principe du nombre 3, symbolique de la triade terre-homme-ciel. L’art s’est popularisé, est sorti des temples vers les maisons. Des écoles sont nées, elles sont 3000 maintenant. Chacune a sa théorie. « Ce que vous allez faire aujourd’hui repose sur quelque chose de plus essentiel que la théorie: contacter la plante. Vous allez travailler en faisant la conversati­on avec la plante. » Cha- cun des participan­ts s’absorbe alors dans l’étude et le nettoyage des 3 branches de buis que lui a remises le maître, s’attachant à trouver une direction à chacune avant de les planter sur le pique-fleurs, la plus grande au centre et de façon à ce qu’elle regarde le ciel. Après les branches, vient le même travail pour les fleurs: trois renoncules. Puis Noriko Onda passe à la « correction » : assise devant chaque compositio­n, elle retaille, enlève, et rajoute des éléments, avec peu de mots. « Dans l’art traditionn­el japonais, le maître n’explique pas beaucoup. On dit qu’il faut voler au maître sa technique. Donc, observez. » L’assistance observe et photograph­ie. Le dernier acte consiste pour chacun à nettoyer autour de lui. « Au Japon, dans le sport et dans l’art traditionn­els, le nettoyage fait partie de l’entraîneme­nt. Cela vient de l’esprit zen. Chacun doit faire sa part. C’est l’égalité de zen. » Et c’est en toute zénitude que chacun démonte son bouquet pour rendre vase et pique-fleurs au maître, avant d’aller le recomposer à lamaison.

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(Photo M.-E.C.) Séance « correction » autour de NorikaOnda: lemoment de « voler » un peu de sa technique au maître.

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